Le Premier ministre Paul KabaThiéba a fait son premier plateau-télé le 5 juillet dernier. Pendant une heure trente, il s’est prêté aux questions des journalistes dans un décor voulu sobre par le réalisateur de l’émission. Dans la forme, on a pu remarquer le punch du Premier ministre. Visiblement, il s’était préparé à l’exercice. L’enseignant, le pédagogue, qui gît en lui voulait aller au fond des choses. Mais, le temps aura été un rouleau compresseur. Du coup, le thème de la relance économique qui tenait tant au chef du gouvernement a été pratiquement zappé. Mais, foi du Premier ministre, ce n’est que partie remise. Visiblement, il s’est pris au jeu et c’est tant mieux pour tout le monde.
Que retenir finalement de la première de Thiéba? En six mois d’activités, le chef de gouvernement n’avait pas grand-chose à montrer en termes de résultats, sinon que le début de la mise en œuvre effective des premières mesures fortes arrêtées dans le cadre du programme présidentiel et qui concernent le recrutement de 4.200 enseignants, de 16.000 agents communautaires de santé et le programme hydraulique.
C’est pour cette raison qu’on a vu sur le plateau un PM plus politique que technique qui a joué à fond la carte de l’apaisement sur les sujets brûlants tels la situation créée par les Koglweogo et les inquiétudes au niveau des dossiers en justice. Sur les Koglweogo, la situation serait sous contrôle. Doit-on douter de sa parole? En la matière, seule l’évolution de la situation sur le terrain permettra de se faire une opinion définitive.
Pour ce qui est de la justice, on a vu un chef du gouvernement très à cheval sur le principe de l’indépendance de cette institution. Au nom de la séparation des pouvoirs, il a invité ses concitoyens à la patience quant à la suite des procédures. Il demande de faire confiance aux juges. Pourtant, ici, on n’est pas loin de la crise de confiance.
Abdoulaye TAO
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