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Affaire Justin Zongo : Les trois policiers bénéficient de la semi-liberté

 

Les trois policiers condamnés à des peines d’emprisonnement ferme de 8 à 10 ans en août 2011 dans l’affaire de l’élève Justin Zongo ont recouvré la liberté cinq ans après leur jugement. L’officier de police Roger Narcisse Kaboré et les assistants Bèma Fayama et Belibi Nébié ont obtenu la semi-liberté.
Les trois policiers sont libres depuis avril 2016. Ils ont bénéficié de la semi-liberté, une disposition légale qui permet à toute personne condamnée pour une première fois d’être libérée après avoir purgé la moitié

Trois policiers avaient été inculpés pour coups et complicité de coups mortels sur Justin Zongo, élève en classe de 3e au lycée Guesta Kaboré de Koudougou. (B24)
Trois policiers avaient été inculpés pour coups et complicité de coups mortels sur Justin Zongo, élève en classe de 3e au lycée Guesta Kaboré de Koudougou. (B24)

de la peine à laquelle elle a été condamnée, ayant une bonne conduite et présentant des perspectives de réinsertion professionnelle. Il faut aussi débourser la somme de 6.000 F CFA par mois multipliée par le nombre de mois restant que l’on devrait passer à la maison d’arrêt.
De façon périodique, une commission d’application des peines présidée par un magistrat siège dans les Maisons d’arrêt et de correction du Burkina pour plancher, entre autres, sur les demandes de semi-liberté.
L’officier Roger Narcisse Kaboré qui avait été jugé à quelques jours de sa retraite après 35 ans de service, lui, a obtenu la semi-liberté au deuxième trimestre de 2015 puisqu’il avait été condamné à 8 ans de prison et qu’il a passé 4 ans derrière les barreaux.
Selon nos sources, il bénéficie depuis de sa pension. Les deux assistants de police, Fayama et Nébié, eux, ont obtenu la semi-liberté le 21 avril 2016. Ainsi, la semi-liberté de l’assistant Bèma Fayama a coûté 360.000 F CFA, soit 6.000 F CFA multipliés par 60 mois. L’assistant Bélibi Nébié a aussi déboursé le même montant. L’officier Roger Narcisse Kaboré, lui, qui avait été condamné à 8 ans de prison a dû payer 288.000 F CFA. Toujours selon nos informations, les trois policiers en détention ont bénéficié du soutien de la hiérarchie par les visites des différents directeurs généraux de police qui se sont succédé depuis 2011 tels que les commissaires Rasmané Ouangarawa, Paul Sondo, Roger Zango et l’actuel patron Lazare Tarpaga.
Aussi, leurs salaires étaient également perçus. Pour l’obtention de la semi-liberté, la police se serait engagée à aider à la réinsertion professionnelle des deux assistants. Du reste, c’est le Directeur général de la police nationale, le contrôleur général de police, Lazare Tarpaga, qui s’est porté garant pour l’obtention de la semi-liberté des trois policiers comme l’oblige la loi qui institue la semi-liberté.
Contactée, la direction de la communication et des relations publiques de la police nationale n’a pas donné suite à notre sollicitation pour avoir la réaction de l’institution et ce jusqu’au moment où nous mettions sous presse ces lignes.
Le 22 août 2011, les trois policiers inculpés pour coups et complicité de coups mortels sur l’élève en classe de 3e au lycée Guesta Kaboré de Koudougou, jugés à Ouagadougou, avaient été reconnus coupables et condamnés à des peines d’emprisonnement ferme. L’officier de police Roger Narcisse Kaboré a été condamné à 8 ans de prison ferme et les assistants Bèma Fayama et Belibi Nébié à 10 ans chacun.

Frédéric CISSE


Les faits: une rixe entre élèves qui finit mal

Suite à une altercation en décembre 2010 entre deux élèves de la classe de 3e du lycée Guesta Kaboré de Koudougou, Justin Zongo et Aminata Zongo, l’établissement a peiné à résoudre le problème. Aminata Zongo porta plainte à la police contre Justin Zongo qui est sommé de rembourser les frais d’ordonnances occasionnés par la bagarre et les coups reçus. L’officier de police Narcisse Kaboré convoque Justin Zongo. Quand ce dernier répond à la convocation après plusieurs relances, selon la version des policiers, une amende lui est infligée, de même qu’il lui est intimé l’ordre de rembourser les frais d’ordonnance d’Aminata Zongo. En janvier 2011, Justin Zongo demande à aller réunir de l’argent pour faire face aux frais et quitte le commissariat de police. Ne revenant pas avec la somme demandée, une mission de police est envoyée à sa recherche dans son établissement, le lycée Guesta Kaboré, le 2 février 2011. C’est au cours de cette interpellation qu’il aurait reçu une gifle de l’assistant Béma Fayama, conduit au poste de police et enfermé au violon.
Libéré avec injonction de revenir s’acquitter des frais d’amende et d’ordonnance, Justin Zongo se plaint de coups et blessures auprès du procureur du Faso. Il se fera consulter au dispensaire plusieurs fois pour ce motif et décède le 20 février 2011. Dès l’annonce de son décès, sa ville d’origine et d’autres du pays entrent en ébullition. Les scolaires et les étudiants organisent des manifestations qui dégénèrent.
Ces manifestations ont occasionné la mort de six autres personnes à Koudougou, Kindi et Poa. 208 personnes dont des étudiants, élèves, gendarmes, policiers avaient été blessées. A cela s’ajoutent des dégâts matériels importants dont, entre autres, des commissariats de police, le gouvernorat du Centre Ouest saccagés.

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