L’exemple burkinabè devait faire école en termes de transition politique. Mais voilà qu’au lendemain des municipales, les démons de la politique politicienne se sont à nouveau réveillés à l’occasion de la désignation des maires des communes : affrontements meurtriers, prises d’otages, menaces avec des relents ethnicistes. Le phénomène n’est pas généralisé, heureusement, mais son ampleur dans les localités concernées montre bien que la cote d’alerte est atteinte. L’hydre de la violence révèle malheureusement que le pouvoir local reste un enjeu politique et social énorme du fait même de sa nature: un pouvoir et une gouvernance de proximité marqués par des réalités socio-culturelles prégnantes en fonction des communes.
Les derniers événements ont montré que le choix des maires n’obéit pas forcément à la logique du parti le plus fort numériquement. Il y a eu une sorte de désobéissance au sein des partis, et la manipulation politique a fait le reste. C’est un indice que certaines couches de la société ne sont démocratiquement pas prêtes.
Abdoulaye TAO