Le groupe Planor Afrique et ses partenaires dans le projet de mise en place d’une nouvelle banque au Burkina doivent encore patienter pour avoir leur agrément. La Commission bancaire de l’UEMOA, qui examine la demande d’agrément, a reporté sa réponse à cause de la dénomination de cette banque.
Au mois de mars dernier, la Commission bancaire a estimé que la dénomination Wari Bank International (WBI) et particulièrement «Wari», qui est choisie par les promoteurs, pourrait créer une confusion avec d’autres établissements évoluant déjà dans le secteur de la finance. Ainsi l’organe chargé de l’appréciation du dossier a-t-il recommandé que la future banque porte un autre nom. Conformément à cette recommandation, les promoteurs disent avoir déposé le 10 mai 2016 un nouveau nom, qui est actuellement soumis à l’appréciation de la Commission bancaire. C’est donc un temps supplémentaire que la Commission se donne avant de faire connaitre sa décision. Tout projet de création de banque doit passer devant la Commission bancaire qui, via la BCEAO, le valide ou non. La réponse concernant ce projet de banque était attendue courant 2016. Malgré le report de la décision de la Commission bancaire, les promoteurs restent confiants et estiment que l’échéance de 2016 peut encore être tenue. «La Commission doit poursuivre ses vérifications.
Nous estimons que nous avons un dossier suffisamment transparent et nous espérons que l’agrément pourra être disponible cette année 2016», confie-t-on du côté de Planor Afrique.
Le projet de la banque se présente comme un complément logique des activités du groupe Planor Afrique créé par Apollinaire Compaoré. Présent dans les affaires depuis 40 ans, l’homme d’affaires est déjà actif dans plusieurs grosses activités économiques au Burkina et en Afrique de l’Ouest. Dans le domaine de la téléphonie, il est notamment propriétaire de la société Telecel Faso au Burkina, actionnaire dans MTN Côte d’Ivoire et attributaire de la 3e licence de téléphonie au Mali où il s’apprête à opérationnaliser le réseau Alpha télécommunications (Atel).
A travers la Société burkinabè d’équipement (SBE), établissement de crédit, le groupe Planor offre également des possibilités d’équipement en biens de plusieurs natures et est distributeur de certaines marques de produits dans le domaine des véhicules automobiles. Planor Afrique est aussi présent dans le domaine des assurances, notamment l’Union des assurances du Burkina (UAB) et la Société nationale d’assurances et de réassurances (SONAR).
La future banque sera dotée d’un capital de 12 milliards de F CFA détenu, entre autres, par Planor Afrique, l’UAB et la SONAR. Bien que basée au Burkina, cette future banque prévoit de s’étendre au-delà des frontières du Burkina.
Karim GADIAGA
Activité distincte des affaires de la téléphonie
«La téléphonie, c’est une chose, et la banque c’est une autre chose. Ce sont des activités qui se pratiquement différemment», confie la direction de Planor Afrique. «A la limite, on peut trouver un lien entre les activités de l’assurance et celles de la banque. Mais pour la téléphonie, c’est différent», a-joute-t-on.
«Dire que le projet de la banque doit servir à masquer des prétendues difficultés dans les affaires de la téléphonie est une affirmation dénuée de tout fondement. Ce sont des commentaires vides de sens d’autant plus que la Commission bancaire aura à faire des enquêtes autour de la demande d’agrément avant de rendre sa décision. Ensuite, une banque en activité est régulièrement suivie pour s’assurer de la cohérence de ses mouvements. Il y a une certaine méconnaissance de l’activité bancaire dans certaines allégations», fait-on remarquer du côté de Planor. o