Ah, que c’est beau un pays où règne l’ordre! Qui l’eût cru? En moins d’un mois, la circulation à Ouagadougou a changé de visage. Les Ouagavillois sont devenus droits comme des aiguilles. Le code de la route est respecté à la lettre et rares sont désormais les conducteurs qui osent passer à l’orange aux feux tricolores.
Et cela depuis que la police nationale et la police municipale ont décidé de mettre de l’ordre. Plus d’un millier d’usager de la route ont fait les frais de ce bandage des muscles des forces de police, et ce n’est pas encore fini. L’opération devrait se poursuivre encore un ou deux mois, et paradoxalement personne ne se plaint.
La « peur du gendarme » est de retour et il faut l’espérer pour longtemps. Car pendant ses derniers mois, le pays nous a montré un visage hideux, celui de l’incivisme caractérisé, du manque de respect pour les autorités et pour les ainés.
Le gouvernement a décidé d’inverser la tendance afin de restaurer cette autorité tant bafouée en commençant par la circulation routière où l’anarchie et le non-respect des règles ont causé la mort de plus de 65 personnes et blessé 8.943 autres en 2015. Les flics sont devenus plus intransigeants et pour cause, un des leurs a été victime d’un motard qui refusé de s’arrêter à un feu tricolore. Du coup, en cas d’infractions des marchandages sont devenus rares.
Les personnes en infraction passent inévitablement à la caisse. Et à ce petit jeu d’application stricte du Code de la route, ce sont les caisses de l’Etat qui se trouvent abondées par les amendes comprises entre 6.000 et 25.000 FCFA. Pourvu que ça dure.
Abdoulaye Tao.