Les acteurs du marché financier étaient au rendez-vous des 6es Journées de la Bourse régionale des valeurs immobilières (J-BRVM) à Ouagadougou le 9 juin dernier. Le Premier ministre burkinabè, Paul KabaThiéba, a personnellement dirigé cette journée. Si la BRVM était à son 6e rendez-vous, c’était la première fois que le Burkina accueillait une telle journée.
Tous se sont accordés à reconnaitre que la journée de réflexion à Ouagadougou intervient dans un contexte marqué par «l’aspiration à l’émergence des Etats membres de l’UEMOA et la nécessité pour les gouvernants de satisfaire les besoins des populations».
C’était donc une occasion pour la BRVM de présenter aux Burkinabè les opportunités d’investissement, de placement et de financement par la bourse. C’est pourquoi, les dirigeants d’institutions, chefs d’entreprises, particuliers, universitaires et hommes des médias n’ont pas marchandé leur participation à cette rencontre.
Les différents ateliers ont offert le maximum d’informations sur le financement de l’entreprise par la bourse, le placement de l’épargne en bourse, la diffusion de la culture boursière par les médias. En somme, le rôle de la BRVM dans le financement et le développement des pays de l’UEMOA a été exposé à la grande satisfaction des participants. Les mérites du premier responsable de la BRVM, Edoh Kossi Amenounvé, ont été, à l’occasion, magnifiés. Pour le Premier ministre burkinabè, ce dernier a permis d’engranger de grandes performances. En effet, au cours de l’année 2015, la place financière de l’UEMOA a réalisé une performance historique. Son indice BRVM Composite a réalisé la meilleure progression africaine avec 17,77%, faisant d’elle la championne des bourses d’Afrique toutes monnaies confondues (FCFA, Euro et Dollar).
C’est également l’une des meilleures performances mondiales devant les bourses de Frankfort, Shangai, Tokyo et Paris. C’est également sous le leadership de Edoh Kossi Amenounvé que la capitalisation du marché actions de la BRVM a quasiment doublé. Elle est passée de 4.031 milliards de FCFA en fin 2012 à 7.500 milliards au 31 décembre 2015, consolidant ainsi sa 6e place des bourses africaines. A ce sujet, le patron de la BRVM dit viser le top 5 sur le continent dans les années à venir.
Au cours de ces 6es Journées à Ouagadougou, cette belle progression de la BRVM, fruit des actions stratégiques déployées au cours des 3 précédentes années, a été saluée. Ce n’est pas surprenant que Edoh Kossi Amenounvé a été primé en avril 2016 «Grand prix de l’intégration économique » lors de la 7e édition des Bâtisseurs de l’économie africaine pour les performances remarquables et la contribution significative à l’essor économique de l’UEMOA et de l’Afrique réalisées par l’institution qu’il dirige.
L’ancien Premier ministre burkinabè, Tertius Zongo, qui a introduit le thème de la journée, a précisé que la tenue des 6es Journées s’inscrit dans un devoir de rendre compte. Pour lui, l’Afrique doit définir son propre projet de développement, cette Afrique où la quasi-totalité des bourses, précise Tertius Zongo, a terminé en baisse.
La BRVM continue de travailler à atteindre ses objectifs, à savoir relever le taux d’épargne dans l’espace
UEMOA, allonger sa structure en diversifiant les supports d’investissement en faveur des valeurs mobilières. A côté de cela, il y a aussi le renforcement des fonds propres des entreprises en leur offrant la possibilité de lever directement des capitaux sur le marché. Aussi, cette initiative de l’UEMOA vise-t-elle à réduire les coûts de l’intermédiation financière par la promotion de la finance directe.
Après 18 ans d’existence, la BRVM tient toujours la route. Et Paul KabaThiéba de s’en convaincre: «Il vaut de signaler que le nombre d’acteurs a sensiblement évolué puisque le nombre des SGI s’est accru, passant de 15 en 2000 à un effectif de 21 SGI actuellement». Aussi, ajoute-t-il, l’industrie financière régionale s’est également enrichie avec la création de deux agences de notation et de nombreux organismes de placement collectif en valeur mobilière dont 55 fonds communs de placement et deux Sicav. En cela, on note la multiplication par dix du volume des transactions, passant ainsi de 11 millions de titres en 2007 à 65,7 millions en 2013 et 111,4 millions de titres en 2014.
Si le Premier ministre burkinabè a tenu à rappeler que son pays a émis quelques emprunts via le marché financier régional, il a aussi fait remarquer que ces derniers restent insuffisants au regard des besoins d’investissement requis pour le financement du programme présidentiel, notamment les infrastructures et l’énergie. Des sociétés burkinabè (Airtel, Sofitex, Sn Sosuco, Brakina…) ont procédé à des émissions obligataires. Quant à l’ONATEL et la BOA, elles sont les seules sociétés burkinabè à être cotées à la BRVM. Les responsables de Coris Bank ont confirmé l’introduction de leur société cette année à la cote.
Si les résultats sont encourageants, ces 6es Journées ont servi de prétexte pour énoncer quelques réformes afin d’améliorer l’efficacité de la contribution du marché financier régional au financement de l’économie. Ces réformes pourraient avoir pour noms «tarification des services de la BRVM», «liquidité accrue sur le compartiment des actions, notamment en faisant respecter la règle du flottant» et «augmentation du nombre de sociétés cotées singulièrement au niveau des établissements de crédit et des sociétés d’assurances».
La tenue de ces 6es Journées aura permis d’accroître la visibilité de la BRVM et de la rendre plus attractive et plus compétitive, au service du financement des économies de l’UEMOA.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Cotation en Bourse: les avantages
Pour une entreprise, la cotation en bourse présente plusieurs avantages: sa notoriété s’en trouve fortement accrue auprès de ses clients et de ses fournisseurs, cette notoriété pouvant démultiplier un succès futur. Si elle est bien gérée, la communication financière imposée à toute société cotée peut d’autre part donner lieu à une publicité dont les retombées seront également commerciales.
L’avantage principal de la cotation d’une entreprise est par ailleurs la possibilité toujours ouverte de faire appel aux marchés pour se financer (émission de nouvelles actions et/ou augmentation de capital, émission d’obligations, etc.) et de réaliser des opérations de croissance externe (par exemple dans le cadre des Offres publiques d’échange). Ce sont ces avantages qui s’offrent à la BOA et à l’ONATEL. o