Dossier

Enseignement supérieur et infrastructures: les défis de Paul KabaThiéba

 

Au cours de son adresse aux députés de l’Assemblée nationale le 6 mai dernier, le Premier ministre burkinabè, Paul KabaThiéba, a dressé le bilan de santé du Burkina Faso. Il a également prescrit des produits préventifs pour la bonne santé du pays des Hommes intègres. Dans cette «ordonnance», deux secteurs retiennent notre attention. Le secteur de l’enseignement supérieur et les infrastructures. Si Paul Kaba Thiéba n’est pas passé par quatre chemins pour dire que «l’enseignement supérieur public est en crise au Burkina Faso», c’est dire qu’il faut une thérapie urgente. Les origines de cette crise sont connues : retards accumulés au niveau des années académiques, grèves récurrentes des étudiants et des enseignants, tensions permanentes sur les campus. Les raisons de ces causes sont également connues : insuffisance des infrastructures pédagogiques et celle des œuvres universitaires (amphithéâtres, cités, restaurants, couverture sanitaire, transport, etc.), manque de ressources humaines et financières, inadaptation des programmes, nombre élevé d’étudiants diplômés sans emplois…Que faire donc ?
Les promesses du gouvernement Thiéba, si elles sont mises en œuvres, pourraient améliorer la situation: réhabiliter et transformer les Universités publiques jusqu’ici quasi-délaissées, pour «en faire des centres d’excellence, des pépinières d’élites et de cadres dont les compétences sont adaptées aux besoins de l’économie et de la recherche scientifique». La création dès 2016 d’une université virtuelle est annoncée par le chef du gouvernement. Par ailleurs, annonce Paul Kaba Thiéba, le gouvernement subventionnera à concurrence de 40% l’acquisition du premier ordinateur pour les étudiants du cycle Licence.

 S’il y a des projets auxquels nombre de Burkinabè attachent du prix, ce sont le parachèvement du projet «échangeur du Nord» et la mise en œuvre du projet de construction de l’échangeur «rond-point de la Place Naba Wobgo», en liaison avec le déplacement des activités de l’aéroport de Ouaga à Donsin. (DR)
S’il y a des projets auxquels nombre de Burkinabè attachent du prix, ce sont le parachèvement du projet «échangeur du Nord» et la mise en œuvre du projet de construction de l’échangeur «rond-point de la Place Naba Wobgo», en liaison avec le déplacement des activités de l’aéroport de Ouaga à Donsin. (DR)

Le premier quinquennat de Roch Marc Christian Kaboré prévoit pour le secteur de l’enseignement supérieur la construction de 26 amphithéâtres de 500 places dont 10 en 2016, de 46 bâtiments pédagogiques dont 12 en 2016, de 24 laboratoires dont 5 en 2016, de 7 bibliothèques de 1.000 places dont 2 en 2016, d’une bibliothèque virtuelle et 6 cités universitaires de 4.000 lits dont 2 en 2016. Aussi, a précisé Paul Kaba Thiéba, les écoles professionnelles telles l’ENAM, l’ENAREF et l’ENSP seront-elles rattachées aux universités. Pour ce qui concerne l’Université Ouaga 2 sise à Gonsé, les travaux de construction seront accélérés et finalisés en 2016, à la faveur du règlement du contentieux foncier qui en entrave l’évolution. Pour sûr, les acteurs de l’enseignement supérieur, à commencer par les étudiants, suivront l’exécution de ces projets au jour le jour.
Quid des infrastructures ?
Le vœu du gouvernement Thiéba est sans équivoque dans ce secteur: accélérer le désenclavement pour améliorer les transports et renforcer la sécurité routière. L’essor économique de notre pays en dépend.
En matière de transport routier interurbain et international, la politique du gouvernement entend assurer la connectivité intérieure pour intégrer les marchés, mais aussi désenclaver le pays pour réduire les coûts de production et accroître la compétitivité de l’économie. Pour ce faire, confie-t-il, il s’agira pour son gouvernement de travailler à la consolidation et au développement du réseau ainsi que l’amélioration de la gestion du patrimoine routier. Il s’agira aussi d’assurer l’amélioration des conditions de transit sur les principaux corridors desservant le Burkina Faso.
Pour ce qui concerne la mise à niveau des infrastructures de transport rural ainsi que l’amélioration de l’accès de populations aux moyens intermédiaires de transport, le Premier ministre a dévoilé ses plans. Ils se résument en la réalisation au cours du quinquennat de 5.000 km de pistes rurales, dont 1.000 km dès 2016, en privilégiant les zones de production enclavées. Il promet également d’engager «un vaste et ambitieux programme de bitumage» couvrant 2.850 km. Il y a déjà des projets en chantier. Il s’agit des projets routiers dont le financement est acquis et qui démarreront en 2016.
Ce sont essentiellement les travaux de construction et de bitumage de la route Kongoussi-Djibo (96 km) pour un montant de 21 milliards de FCFA, des travaux de construction et de bitumage de la route Dédougou – Tougan (91 km) qui coûteront 20 milliards de FCFA. D’autres travaux sont également concernés (voir encadré). Des projets dont les études techniques sont avancées et les financements en cours de négociation existent. Ils sont au nombre de 20 pour un montant global estimé à 465 milliards. Afin de doter notre pays d’infrastructures routières modernes et durables et fluidifier le trafic routier international, l’Etat burkinabè entreprendra au cours de l’année 2016, dans le cadre d’un partenariat public–privé, la construction de l’autoroute Ouaga–frontière de la Côte d’Ivoire.
S’il y a des projets auxquels nombre de Burkinabè attachent du prix, ce sont le parachèvement du projet «échangeur du Nord» et la mise en œuvre du projet de construction de l’échangeur «rond-point de la Place Naba Wobgo», en liaison avec le déplacement des activités de l’aéroport de Ouaga à Donsin. Le gouvernement prévoit également la construction de 2 échangeurs dans la ville de Bobo-Dioulasso.
Dans les lignes du cahier-programme de Paul KabaThiéba figure aussi la réalisation d’une étude de faisabilité de la construction d’une ligne de Tamway à Ouagadougou.

Alexandre Le Grand ROUAMBA


Les travaux au financement acquis

– Travaux de construction et de bitumage de la route RN21 Didyr – Toma – Tougan (84 km): 24 milliards
– Travaux de réhabilitation de la route RN4 Koupèla – Gounghin (34 km): 14,5 milliards
– Travaux de construction et de bitumage de la RN17 entre Guiba et Garango (72 km): 26 milliards
– Travaux d’aménagement et de bitumage de la route Kantchari – Diapaga – Tansarga – Frontière du Bénin (140 km):41 milliards

Par ailleurs, le gouvernement a déjà acquis les financements pour:
– Les études de bitumage de la route RN11 Orodara-Banfora – Sidéradougou – Batié-frontière Cote d’Ivoire (365 km):929 millions
– Les études des routes Batié – Boussoukoula – Frontière Côte d’Ivoire (28 km): 96 millions
– Les études des travaux de bitumage de la route Djibo – Dori (195 km): 320 millions
– Les études de la route regionale Dandé – Kourouma – N’Dorola- Temètemèsso – frontière du Mali (120 km): 550 millions
Les études des travaux de bitumage de la route Boulsa – Sapaga (50 km): 140 millions
– Les études de faisabilité des travaux de construction et de bitumage de la RN17 Tenkodogo-Ouargaye-Sangha-Frontière du Togo (110 km): 275 millions
– Les études de faisabilité des travaux de construction et de bitumage de la RN18 Fada-Pama-Tindangou-Frontière du Bénin (148 km): 450 millions
– Les études des travaux de bitumage de la liaison routière RN20 (Ouessa – Léo) – RN25 (Nebou – Pô – Zabré – Bittou): 880 millions
– Les études de la route Diapaga – Namounou – Arli – Frontière du Togo (205): 430 millions
– Etudes de construction et de bitumage de la RN29 Manga – Zabré – Zoaga – Frontière du Ghana (104 km) et des travaux de réhabilitation des routes départementales N°30 Dindéogo – Zonsé (9 km) et régionale N°9 Bagré – Dindéogo (40 km):  200 millions.

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