Le 31 mars dernier, le premier président du Conseil d’Etat, Souleymane Coulibaly, et l’Ambassadeur de France, Gilles Thibault, avaient procédé à la signature d’une convention de financement.
Il s’agit d’une aide financière du gouvernement français pour l’organisation des élections municipales du 22 mai 2016.
D’un montant 100 millions de F CFA, cet appui financier va permettre au Conseil d’Etat du Burkina Faso de remplir efficacement ses missions en matière électorale lors du scrutin à venir. Le 26 avril dernier, Gilles Thibault rencontrait la presse à sa résidence afin de lui présenter la totalité du soutien français à l’occasion de ces municipales.
Dans le cadre de ces élections municipales du 22 mai prochain, outre le Conseil d’Etat, la France a apporté un appui aux médias burkinabè à travers l’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (UNALFA).
L’appui de la France aux élections municipales de mai prochain est donc de 150.000 euros, soit 100 millions de FCFA (pour le Conseil d’Etat), 100.000 euros (60 millions de FCFA) pour le projet Faso Médias à travers l’UNALFA.
Cette aide va permettre aux radios et télévisions de couvrir les élections municipales et de répondre aux besoins des auditeurs-citoyens.
Il s’agit essentiellement de formation et de coaching de journalistes. La structure organisatrice, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) recevra pour sa part une aide beaucoup plus importante, a confié l’ambassadeur Thibault.
Ce sont en tout environ 500 millions de FCFA que la France va débloquer pour accompagner ces élections. Si le Conseil d’Etat a été choisi pour bénéficier de cette aide, c’est parce qu’il, précise l’ambassadeur de France, joue un rôle essentiel dans ces élections.
En effet, il reviendra au Conseil d’Etat de vider le contentieux électoral et de proclamer les résultats.
L’UNALFA et ses radios locales sont, aux yeux de l’ambassadeur de France, un relai important vers les électeurs qui ont besoin d’être sensibilisés.
La France a déjà remis 60 millions à Canal France international qui, en partenariat avec l’UNALFA, organisera des formations à l’intention des médias. Ces formations concerneront essentiellement les radios locales. Des télévisions privées seront également accompagnées, en l’occurrence BF1, Impact TV et Burkina Infos, afin de les aider dans la mise en place d’émissions adaptées à ces élections.
Les élections municipales constituent aux yeux de la France un rendez-vous «crucial pour la stabilisation et la consolidation de la démocratie au Burkina Faso». C’est donc un rendez-vous à ne pas manquer car il vient couronner l’édifice démocratique. Ce n’est pas la seule raison qui a guidé le geste de la France. Gilles Thibault explique: «La première raison est relative au fait que la France a d’abord été là pour les échéances électorales de novembre dernier».
L’autre raison est que les maires et les conseillers municipaux sont ceux-là qui sont les plus proches des préoccupations des populations, les plus à même de les évaluer et d’adresser des demandes en leur nom aux autorités compétentes.
Pour Gilles Thibault, ces «élections seront bien un grand succès et elles démontreront au monde entier la maturité de la démocratie burkinabè». Et d’ajouter qu’ «en cette période où la transition est mise en cause, force est de reconnaître qu’au plan politique, en tout cas et incontestablement, elle a réussi sa mission principale qui était de conduire à des élections».
En rappel, la France avait apporté un appui important pour l’organisation des élections présidentielle et législatives en novembre 2015 à hauteur de 3,2 millions d’euros (soit 2,1 milliards de FCFA). Aussi la CENI, le ministère de l’Administration territoriale, les médias burkinabè et le Conseil Constitutionnel avaient-ils aussi bénéficié du soutien français.
Les principaux bénéficiaires étaient présents à cet échange avec la presse: Souleymane Coulibaly, (président du Conseil d’Etat), Joachim Baggian (vice-président de la CENI) et Charlemagne Abissi (président de l’UNALFA).
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Conseil d’Etat: 85 recours dans le cadre des élections de mai
Les partis et regroupements politiques, les indépendants ont déposé leurs listes pour validation en vue des élections municipales du 22 mai prochain. Les recours sont reçus au niveau des tribunaux administratifs. Ces derniers ont déjà fini de trancher les différents recours. Les appels sont reçus au Conseil d’Etat qui a un délai de 8 jours à partir de la date de réception de l’appel pour trancher.
La particularité de cette année est que le Conseil d’Etat a reçu un nombre considérable de recours : 85 recours contre une vingtaine reçue en 2012, lors des dernières municipales. Le Conseil d’Etat a fini de traiter ces recours depuis le 27 avril dernier.