APRÈS les élections couplées (pré- sidentielle et législatives) du 29 novembre 2015, le Burkina s’apprête à vivre une autre consultation électorale le 22 mai prochain: les élections municipales. Comme toute élection, il faut parer à d’éventuels conflits qui peuvent survenir à l’occasion de ces rendez-vous. Les journalistes, acteurs de ces élections, ont été formés du 18 au 22 avril dernier à Ouagadougou. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a décidé d’outiller les journalistes venus des différentes rédactions sur le leadership et la gestion des conflits électoraux. Relais incontournables des différentes phases du processus électoral, les hommes de médias, a reconnu Me Barthelemy Kéré, président de la CENI, peuvent permettre de travailler à une meilleure connaissance dudit processus et surtout à aider à limiter, voire supprimer, tous les risques de conflits en matière électorale. Cette formation sur le leadership se révèle importante. A la veille de ces consultations, le pré- sident de la CENI avoue que de petites difficultés subsistent encore. Et de s’expliquer: «Aujourd’hui, tous les partis ont jugé nécessaire d’introduire l’ensemble de leurs difficultés dans les recours juridictionnels. Actuellement, c’est le Tribunal administratif et le Conseil d’Etat qui sont en train d’examiner les contestations qui ont été déposées par les partis politiques, par les listes de regroupements d’indé- pendants et également par des citoyens». Les raisons de ces contestations sont diverses, a-t-il confié. Il s’agit, entre autres, des pièces qui manquent dans un certain nombre de dossiers, des candidatures doubles, etc. Cette attitude est florissante, surtout qu’«il y a des citoyens qui contestent l’éligibilité de certaines personnes comme conseillers municipaux, parce qu’ils estiment qu’elles ont participé avec l’ancien régime à une tentative de changement anticonstitutionnel de gouvernement». Au cours de cette formation des journalistes, il a été précisé que ces contes tations relèvent du domaine des juridictions administratives sous le contrôle du Conseil d’Etat. La CENI attend donc que tout cela se passe dans les meilleures conditions, afin que d’ici au 27 avril, l’intégralité des listes à publier soit prête. Me Barthélemy Kéré tenu à préciser que la réussite des municipales du 22 mai prochain «nécessite la conjugaison des efforts de plusieurs acteurs dont les médias qui sont des canaux de diffusion de l’information et des vecteurs de mobilisation des citoyens. Etant dans la phase active et dans la dernière ligne droite qui s’annoncent avec toute leur sensibilité et leurs lots d’équations à multiples inconnues, Me Kéré s’est réjoui de la tenue de cette formation qui vise surtout à permettre aux journalistes de se familiariser avec les concepts de leadership, de la prévention et de la gestion des conflits électoraux. Tout au long de ces 5 jours de formation, la CENI attend des hommes de médias d’être de bons leaders électoraux et de bons gestionnaires de conflits électoraux pour impacter de façon significative l’environnement électoral à travers l’œuvre des médias, et la bonne gestion du processus électoral. Selon l’un des facilitateurs, Franck Balme (expert électoral au Centre européen d’appui aux processus électoraux), la session avec les journalistes a été des plus enrichissantes.« C’est notre 20e formation, confie Frank Balme, et cette formation avec ceux qui sont au cœur du processus électoral que sont les journalistes a constitué une grosse satisfaction pour moi. Il y a eu au cours de ces 5 jours, une dynamique extrêmement intéressante. «On a affaire à une classe médiatique responsabilisée au Burkina. Avec ce que j’ai perçu lors de cette formation, je dois dire que nous sommes sur la bonne voie pour les élections municipales du 22 mai prochain », a conclu Frank Balme.
Alexandre Le Grand ROUAMBA