Avant la séance de vote de la loi de finances rectificative de la loi de finances pour l’exécution du budget, gestion 2016, les députés ont posé un certain nombre de questions au gouvernement qui y a apporté des réponses.Voici quelques-unes.
– Les députés : Un montant de 39 milliards de FCFA avait été annoncé comme incidence de l’application de la loi 081. Pourtant, le gouvernement n’a prévu que 15 milliards de FCFA. Comment compte-t-il faire?
Le gouvernement : Les 39 milliards de F CFA se répartissent en 3 dont les arriérés d’avancements des travailleurs depuis plusieurs années, d’un montant de 19 milliards de F CFA.
Le budget initial n’avait pas prévu de ligne pour cela. Les 15 milliards de F CFA constituent un début de budgétisation et représentent une partie des 39 milliards de F CFA.
Le gouvernement reviendra vers l’Assemblée nationale avec une autre loi de finances rectificative pour prendre en compte le montant restant, en fonction de l’évolution des recettes.
– Quelle sera l’incidence financière de SYLVIE sur le budget 2016 ?
La conception et la mise en œuvre de SYLVIE ont coûté environ 2,5 milliards de F CFA qui ont été financés par Investment climate facility (ICF) à 56%, la Chambre de commerce à 20% et l’Etat burkinabè à 25% (486 millions F FCA). Sylvie aura une incidence de 25 milliards de FCFA pour le budget national.
– Quelle est la part du budget allouée à certains départements ministériels ?
Le taux d’allocation du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA) représente 18,73% du budget national pour un taux repère de 12,5%. Celui du ministère de la Santé affiche un taux de 11,84% pour un taux repère de 12,5% et le ministère de l’Economie, des Finances et du Développement se voit allouer 4,52% du budget pour une norme de 5,6%.
– La prévision de 4 milliards de F CFA est-elle suffisante pour couvrir l’ensemble du territoire national pour les soins des enfants de 0 à 5 ans ?
Selon les projections faites par les techniciens, les besoins de financement pour les 12 mois de fonctionnement s’élèvent à 10,965 milliards de F CFA pour les soins des enfants de 0 à 5 ans.
Le montant inscrit sur la ligne est de 4 milliards de F CFA, avec cependant une allocation initiale de 1 milliard de F CFA qui était prévue pour l’acquisition des kits du paludisme, et qui porte le montant de 5 milliards de F CFA. Il se dégage un gap de 5,965 milliards de F CFA à rechercher pour couvrir les besoins de l’ensemble du pays.
– Pour la gratuité des Soins obstétricaux d’urgence (SONU), le montant alloué est-il conséquent quand on connait le niveau de dettes occasionnées par ces soins ?
Le montant alloué de 7,280 milliards de FCFA ne prend pas en compte les dettes occasionnées par les subventions SONU. Ce montant est largement suffisant pour couvrir les besoins de gratuité de cette ligne pour l’année 2016.
Au sein du ministère, les formations sanitaires disposent d’un plan d’apurement progressif des dettes SONU.
– Il ressort de l’exposé que 1,250 milliard de FCFA est prévu pour l’organisation des sommets présidentiels. Cette inscription est-elle précédée d’une étude préalable pour connaitre le coût réel d’un somment ?
Par sommets présidentiels, il faut comprendre tous les déplacements du chef de l’Etat, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national.
Sont pris en charge dans cette rubrique toutes les dépenses, les évènements nécessitant des rencontres extraordinaires des chefs d’Etat.
– Les dotations en carburant allouées aux structures déconcentrées du MENA ne sont-elles pas en deçà des besoins au regard des attributions? Peut-on s’attendre à une meilleure qualité de l’éducation dans ce contexte?
Pour le volet carburant, le niveau assez bas de l’enveloppe accordée au MENA nous a obligés à procéder à une prévision de dotation de 60.000 F CFA de carburant par trimestre et par Chef de circonscription d’éducation de base (CCEB) qui, à son tour, doit repartir ce montant selon le nombre d’encadreurs pédagogiques de sa circonscription. Pour tout dire, la dotation actuelle du MENA est en deçà des besoins réels pour assurer l’encadrement de proximité. Car non seulement le montant de 60.000 FCFA proposé ne peut pas assurer une large couverture des écoles d’une circonscription d’éducation de base, mais aussi ce montant a subi une réduction par rapport à nos prévisions dans l’avant-projet de budget 2016 du MENA. Pour une meilleure qualité de l’éducation, il serait souhaitable d’améliorer cette dotation en particulier, mais aussi le budget de l’éducation en général, qui comporte de nombreux défis.
Rassemblées par Elie KABORE