Editorial

Coudées franches

La loi de finances rectificative vient d’être votée par l’Assemblée nationale. Le gouvernement Paul KabaThiéba a désormais les coudées franches pour mener à bien sa politique et appliquer le programme du président Roch Kaboré. On peut dire qu’après le quitus des députés, les choses sérieuses peuvent désormais commencer. Car le président est très attendu par les populations, et surtout par une opposition qui observe avant de passer à la manœuvre. Il faut cependant espérer qu’avec cette loi rectificative, l’on ait rien oublié. Par exemple, l’apurement prévu de la dette intérieure afin d’éviter d’asphyxier bon nombre d’entreprises qui dépendent de la commande publique est un bon signal.
Le montant est connu, reste à régler son rythme des décaissements. Cette loi visait à corriger un certain nombre d’oublis de la transition qui n’avait pas prévu notamment de crédit pour le règlement des chantiers du PSUT dans le budget initial. Autre omission que cette nouvelle loi corrige, l’octroi de 20 milliards de F CFA à la filière coton qui est secouée par une crise qui ne dit pas encore son nom. Le montant de la subvention était connu, mais n’avait pas été intégré à la loi initiale. La question est de savoir si, au moment de l’adoption de cette loi, les 20 milliards accordés la filière cotonnière avaient déjà pris en compte les charges inhérentes au retour à la production du coton conventionnel. Si tel est le cas, il faut tirer son chapeau aux planificateurs du budget depuis la transition. Car le coton conventionnel nécessite plus de traitements pour lutter contre les parasites et les autres ravageurs. Il induit donc des charges supplémentaires au niveau du producteur, notamment en termes de crédits-intrants déductibles des recettes de production en fin de campagne.
Du côté des producteurs, ce retour aux bonnes vieilles pratiques ne fait pas totalement l’unanimité. Même si cela fait l’affaire des anti-OGM qui crient déjà victoire et exigent un moratoire sur la question. Ce retrait du coton OGM est mû par un calcul économique. Il ne fait plus l’affaire des sociétés cotonnières. Que le coton Ogm ait plus d’avantages pour les producteurs, là n’est plus la question.

Abdoulaye TAO

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