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Installations anarchiques à Ouaga : Nettoyage en vue

JEAN-Marie Ouédraogo est à la tête des 460 policiers municipaux que compte la commune de Ouagadougou. C’est à lui que revient désormais la charge de diriger cette entité, après la nomination de son prédécesseur, Clément Wango, comme directeur de cabinet du ministre Simon Compaoré. Il nous livre les actions en vue afin de ramener un tant soit peu de l’ordre dans la ville.
– L’Economiste du Faso: A quoi allez-vous vous attaquer prioritairement après votre nomination à la tête de la police municipale ?
Jean-Marie Ouédraogo, Directeur de la police municipale de Ouagadougou: Il y a eu une période où les forces de sécurité ne pouvaient pas travailler et le désordre s’est littéralement installé dans notre ville, avec un incivisme qui a atteint un niveau jamais égalé. Nous allons oeuvrer, avec les autres forces de sécurité, à essayer de ramener Ouagadougou dans sa situation d’antan.
Nous allons nous battre pour qu’au niveau de la circulation routière le code de la route soit respecté. Il y a également les encombrements sur la voie publique. Nous nous devons de travailler pour diminuer ces encombrements. De plus en plus, les voies publiques sont devenues des lieux de commerce où des gens ont érigé des kiosques, des hangars, toute chose qui joue énormément sur la circulation.
– Si ces derniers installés anarchiquement payent leurs taxes, c’est que la municipalité est au courant….
Il y a des installations régulières, mais plus de 80% de ces installations dans la ville de Ouagadougou sont anarchiques.
– Que faites-vous pour rétablir l’ordre ?
Lorsque nous sommes saisis d’une installation anarchique, nous déployons une équipe sur le terrain qui va sur les lieux pour constater si l’intéressé est en règle vis-à-vis de l’administration.

– Mais, 80% de ces installations existent toujours, malheureusement…
En effet! Mais nous sommes en train de faire un travail de recensement avec les différents présidents de délégations spéciales des arrondissements afin d’identifier toutes les voies très encombrées.
Dans les jours à venir, vous allez constater qu’il y aura des opérations d’envergure pour déguerpir tous ceux qui se sont installés anarchiquement.
– L’expérience a montré que quand la police déguerpit aujourd’hui, les mêmes déguerpis reviennent le lendemain…
Nous aussi, nous serons là le lendemain s’ils reviennent. On ne se laissera pas faire. Nous avons notre équipe «Hercule» qui lutte contre ces encombrements. Cette équipe mène un travail de ratissage et saisit tout le matériel des individus qui s’installent anarchiquement.
– Où en êtes –vous avec les maquis et débits de boissons qui doivent être fermés pour cause de nuisances sonores ?
A ce niveau, nous suivons une procédure. Lorsqu’il y a une plainte relative à des nuisances sonores, nous nous rendons sur le terrain pour constater. Nous procédons à une sensibilisation. Si la plainte revient, nous repartons saisir les appareils qui engendrent ces nuisances et l’intéressé vient payer les frais de la contravention.
Nous continuons la sensibilisation. Si nous nous constatons que les nuisances continuent, nous introduisons une correspondance auprès du Président de la délégation spéciale (PDS) pour expliquer la situation. Le PDS constate et prend un arrêté de fermeture. Il nous revient d’appliquer cet arrêté.

– Il y a aussi que la circulation des poids lourds dans la ville à n’importe quelle heure crée beaucoup de désagréments…
C’est véritablement un de nos gros soucis. La voie qui était retenue pour ces poids lourds est largement dépassée actuellement. Elle est maintenant presqu’au centre-ville.
La mairie n’a pas dégagé des zones pour permettre à ces véhicules de stationner en attendant leurs heures pour rouler. Nous travaillons à ce que ces véhicules ne circulent pas aux heures de pointe.

– La police municipale a souvent été mise à l’index par le RENLAC. La corruption sévit-elle toujours en votre sein?
Le rang octroyé à la police municipale cause problème. La police municipale n’est pas un corps unique comme la police nationale ou la gendarmerie. La police municipale dépend de l’autorité communale.

C’est dire donc qu’il y a beaucoup de polices municipales. La police municipale n’a pas un commandement unique. Pourtant, le RENLAC classe la police municipale comme un corps unique.
Nous avons un numéro vert pour dénoncer tout acte de corruption. Les faits de corruption existent. Au sein de notre institution, nous avons fait un travail de communication qui permet de dénoncer des cas de corruption.
L’élément est vite repéré et la sanction tombe. Nous profitons pour interpeller la population pour qu’elle saisisse le 80 00 11 03 pour indiquer le carrefour, l’heure, le jour où le fait de corruption a eu lieu. Cela nous suffit pour savoir qui était sur les lieux et on invite l’usager à venir nous indexer l’agent mis en cause et nous passons à la sanction. Souvent, c’est l’usager qui est le premier à s’engager sur cette voie de la corruption. Lorsqu’on lui demande de venir à nos services pour nous permettre d’identifier l’agent, il ne vient pas.
– Avez-vous un appel à l’endroit des populations ?
Malgré la présence de nos éléments sur le terrain, il y a des usagers qui ne respectent pas les feux et foncent même souvent sur les agents dans l’objectif de les percuter. Il faut que chacun cultive le civisme. Cela est profitable à tous. Je demande à la population de respecter davantage le code de la route. La collaboration des populations est vivement souhaitée. Les actions de la police sur le terrain doivent être bien comprises car nous n’agissons que pour ces populations.

Propos recueillis par Alexandre Le Grand ROUAMBA

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