La demande en énergie connait une croissance de l’ordre de 13 % par an. Malheureusement, la SONABEL n’arrive pas à satisfaire cette demande à cause des nombreux problèmes qu’elle rencontre. Pour l’année 2015, il était prévu que la SONABEL verse 12% des arriérées dus à la SONABHY pour les combustibles utilisés dans la production de l’électricité. Du fait de sa situation difficile, le SONABEL n’a pas été à même de s’exécuter. Au 31 décembre 2015, aucun versement n’a été fait au profit de la SONABHY en dehors des traites ordinaires.
Afin de permettre justement à la SONABEL de faire face aux charges des combustibles, il avait été décidé d’entreprendre des négociations afin de réduire le coût des combustibles utilisés par la Nationale de l’électricité.
Cette mesure consistait à fixer les prix de cession des combustibles de la SONABEL à partir de janvier 2015 comme suit: 259,81 FCFA le litre de DDO au lieu de 405 FCFA, pour le HFO, 179,62 FCFA le litre au lieu de 280 FCFA. Au 31 décembre 2015, les négociations autour de cette mesure ont été infructueuses.
Pour le rapport sectoriel de performance de l’année 2015 publié en mars 2016 par le ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières, cette situation a contribué au déficit en énergie au cours de l’année 2015.
Un déficit accentué par une grève des transporteurs des produits pétroliers et les pannes techniques sur le réseau de distribution, ainsi que le retard considérable dans la mise en œuvre des projets d’accroissement de l’offre d’électricité en 2015.
Une pénurie en gaz butane avec pour corollaire une perturbation des activités économiques et une grogne des populations a également été observée durant l’année 2015.
En outre, le secteur électrique a dû faire face à l’incapacité de la Côte d’Ivoire à fournir permanemment la totalité de la puissance contractuelle de 50 MW, surtout en période de forte demande au niveau national. Les nombreux délestages trouvent leur explication à travers ce rapport.
Ce mauvais bilan ne doit pas faire oublier les avancées dans la réalisation de certaines activités, notamment dans les projets d’interconnexion électrique et la construction d’un pipeline dans le sens de résorber le déficit énergétique.
A propos des interconnexions électriques, celle devant relier Bolgatanga à Ouagadougou présentait au 31 décembre 2015 un taux d’exécution physique de 60%. Le démarrage des travaux de construction qui était prévu pour août 2015 n’a pu être effectif à cause de la situation politique nationale, selon le ministère en charge de l’Energie. Néanmoins, des activités ont été bouclées. C’est le cas de «la finalisation de la procédure de recrutement de l’entreprise chargée de la construction de la ligne d’interconnexion. L’indemnisation des personnes affectées par le projet pour ce qui concerne la partie située sur le territoire burkinabè. Le paiement de l’avance de démarrage à l’entreprise attributaire du marché de construction de la ligne d’interconnexion et le lancement des appels d’offres jusqu’à la conclusion des marchés».
La réalisation de ce projet permettra d’importer environ 100 MW du Ghana et le coût global du projet est évalué à 56 milliards de F CFA dont 36 milliards de F CFA pour les investissements à réaliser sur le territoire burkinabè. Le montant engagé au Burkina Faso est de 4,135 milliards de F CFA.
Selon un nouveau chronogramme de mise en œuvre, les prochaines étapes dans la réalisation du projet sont l’approbation des marchés, les indemnisations des personnes affectées par le projet en territoire ghanéen.
A la date du 31 décembre 2015, sur le projet de réalisation de l’interconnexion électrique Han–Bobo-Dioulasso–Sikasso–Bamako, le ministère était dans l’attente du rapport provisoire de l’étude complémentaire à l’étude de faisabilité. L’Agence française de développement (AFD) a donné son avis de non objection à l’avenant à l’étude d’impact environnemental et social dont le rapport final est disponible. Aussi, le rapport final sur l’actualisation du tracé de la ligne est également disponible.
Les travaux de construction en tant que tel n’ont pas débuté. Les difficultés rencontrées sont essentiellement liées au point de départ de la ligne.
La réalisation des travaux du projet se déroulera de mi-2016 à fin 2017 et permettra d’importer environ 150 MW du Ghana.
D’un coût global de 105 milliards FCFA, la somme de 25 milliards FCFA sera investie sur le territoire burkinabè.
Une autre interconnexion électrique au profit du Burkina est celle reliant Birnin Kebbi – Zabori – Niamey – Ouagadougou et Bembéréké. L’année 2015 était consacrée au démarrage de l’actualisation des études de pré-investissement du projet.
La Banque africaine de développement (BAD) a marqué son accord pour la sélection du consultant devant réaliser l’actualisation du tracé de la ligne et les études d’impact environnemental et social.
Le coût des études de pré-investissement et de la préparation des dossiers d’appel d’offres est d’environ 3,325 milliards de FCFA. En rappel, le coût global du projet est évalué à 221 milliards FCFA dont 59 milliards FCFA pour les investissements à réaliser en territoire burkinabè et permettra à terme d’importer 200 MW à partir du Nigeria.
Elie KABORE
Recherche de financement pour le pipeline Bolgatanga-Bingo
A propos du projet de construction du pipeline Bolgatanga-Bingo, les études technico-économiques, environnementales et l’Avant-projet sommaire (APS) sont disponibles. Le projet est au stade de recherche de financement pour son opérationnalisation.