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Afrique du Sud : Zuma coupable d’avoir violé la Constitution

 

Le 31 mars dernier, le président sud-africain, Jacob Zuma, a été reconnu coupable d’avoir viloé la Constitution de son pays. Cette décision historique en Afrique est survenue après que M. Zuma a été accusé d’utiliser des fonds publics pour sa résidence privée. La Cour Constitutionnelle du pays, qui a reconnu la culpabilité du président, l’a sommé de rembourser l’argent utilisé.Une décision qui ravit les opposants de Jacob Zuma. Ces derniers en ont profité pour demander sa démission. Ils sont allés encore plus loin. Une procédure de destitution a été annoncée. Comment en est-on arrivé là? Selon le site d’information Libération, en 2009, l’Afrique du Sud a déboursé 20 millions d’euros pour améliorer la sécurité de la résidence privée du président, dénommée Nkaldla et située en pays zoulou. Cependant, cette somme a aussi servi à la construction d’une piscine, d’un poulailler, d’un enclos pour le bétail, d’un amphithéâtre et d’un centre d’accueil des visiteurs. Des travaux qui ont eu du mal à passer au niveau de l’Assemblé nationale. La décision de la plus haute juridiction du pays est venue donner raison aux opposants du président. Elle a ordonné au président qu’il rembourse «les travaux liés à la sécurité». Il s’agit entre autres du centre pour visiteurs, de l’enclos pour bétail, du poulailler et de la piscine, selon le président de cette Cour, Mogoeng Mogoeng.
Prochaine étape, après la décision de la Cours Constitutionnelle, tous les regards sont tournés vers les services du Trésor. Ils auront la lourde tâche de déterminer la somme à rembourser par le président Zuma.
Jacob Zuma n’a «pas fait respecter, ni défendu, ni suivi la Constitution», a encore insisté Mogoeng Mogoeng, en livrant son arrêt, rendu à l’unanimité des 11 juges de la Cour. Déjà en 2014, Thuli Madonsela, chargée de veiller au bon usage des deniers publics, et médiatrice de la République, s’exprimait sur la question. Elle estimait déjà que le président avait «indûment bénéficié» du chantier sur son domaine et devait «rembourser un pourcentage raisonnable des coûts». Mais Jacob Zuma ne s’y était pas plié. Le parti de gauche radicale des Combattants de la liberté économique (EFF) – à l’origine de la saisine de la Cour Constitutionnelle, avec la principale formation de l’opposition, l’Alliance démocratique (DA) – a lui exhorté le président «à démissionner immédiatement».
«Nous appelons l’ANC (Congrès national africain, parti au pouvoir) à faire la chose appropriée et à démettre le président», a ajouté le leader de l’EFF, Julius Malema. De son côté, la DA a annoncé le lancement d’une procédure de destitution contre le président, dont le second mandat expire en 2019. La destitution, qui requiert deux tiers des voix au parlement, a toutefois très peu de chances d’aboutir: l’ANC dispose d’une écrasante majorité au parlement (249 des 400 sièges), et Jacob Zuma «jouit toujours du soutien d’au moins 60% du comité exécutif de l’ANC, l’organe de décision du parti», selon Robert Bessling, analyste au centre de réflexion Ex Africa.

NK


Une décision qui tombe mal

L’arrêt de la Cour Constitutionnelle intervient à un moment crucial pour le président, embourbé dans plusieurs scandales, dont le plus récent concerne une famille de riches hommes d’affaires d’origine indienne soupçonnés d’intervenir dans l’attribution de postes ministériels.
Jacob Zuma est également sorti très affaibli en décembre du fiasco au ministère des Finances: en l’espace d’une semaine, trois ministres ont occupé ce portefeuille, provoquant une chute vertigineuse de la devise nationale.
Jacob Zuma a dit jeudi «respecter le jugement» de la Cour Constitutionnelle, et «décidera (…) de l’action appropriée», alors que l’ANC craint d’enregistrer des revers lors des élections locales prévues cette année.

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