La 18e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) prendra son envol le 26 mars prochain dans la ville de Sya et ce jusqu’au 2 avril prochain. A moins d’une semaine de cet événement culturel, les organisateurs se satisfont déjà de ce qui a été déjà effectué. Ce ne sont pas les difficultés qui ont manqué sur le parcours de la préparation de cette fête culturelle.
Fort heureusement, se réjouit le Directeur général de la SNC, Sidi Traoré, le retard accusé dans la mise en œuvre de certaines activités est vite rattrapé. «Tout est maîtrisé», dit-il.
A chacune des éditions de la SNC, les problèmes sont récurrents sur le plan de l’hébergement et de la restauration. L’édition de 2016 fera-t-elle l’exception?
Rien n’est moins sûr car le problème du logement des artistes est toujours posé. Après 18 éditions et plus de trente années d’existence de cette manifestation, le comité d’organisation de cette biennale est toujours obligé de loger les festivaliers dans des salles de classe. Mais du côté de l’organisation, on veut minimiser cette difficulté en faisant en sorte que les infrastructures scolaires qui seront retenues à cette fin puissent répondre à un minimum de normes. C’est qui justifie actuellement certains travaux d’aménagement de toilettes et de douches aux endroits retenus. Pourtant, un projet dénommé «Cité des arts» avait été annoncé. Malheureusement, il ne voit toujours pas le jour.
Du côté de la restauration par contre, les soucis seront moindres. L’on se souvient que le menu avait toujours été source de tensions. Selon le DG de la SNC, depuis la 17e édition, des «efforts substantiels» ont été faits. Ainsi les frais pour la restauration journalière par personne sont passés de 1.500 F CFA en 2012 à 1.700 F CFA en 2014 contre 2.000 F CFA pour cette année.
Outre ces aspects organisationnels, Bobo-Dioulasso s’apprête à vivre une semaine de variétés culturelles. Il y aura au total cinq catégories en compétition du Grand prix national des arts et des lettres (GPNAL). Il s’agit notamment de la catégorie phare, «Art du spectacle», qui comportera 9 disciplines. Ainsi, il sera donné au public burkinabè d’apprécier le talent des festivaliers en danse traditionnelle, en ballet, musique traditionnelle instrumentale, en chœur populaire, en chanson, en création chorégraphique, orchestre, etc.
La nouveauté pour cette édition est l’introduction de la compétition Slam avec un accompagnement musical.
Les 4 autres catégories sont: art plastique, littérature, sports traditionnels et art culinaire. Afin d’éviter les frustrations au niveau des artistes, la direction générale de la SNC a, depuis l’édition de 2014, lancé des appels à candidatures en tenant compte de certains critères (comme prioriser les artistes de la ville hôte). Au niveau de la foire, les inscriptions commerciales ont commencé depuis le 7 mars dernier. Une grande affluence est notée à ce niveau selon le Directeur général, Sidi Traoré. Les inscriptions étant bouclées, place est donnée maintenant à l’implantation des stands. En termes d’artistes participant à cette 18e édition, ils seront près de 1.200 (ceux qui participent directement aux compétitions du GPNAL). A eux viennent s’ajouter les 1.500 artistes qui y seront pour l’animation des plateaux «off». De même, il y a les Burkinabè de Côte d’Ivoire et du Ghana qui répondront présents. Ce sont donc en gros 2.700 acteurs qui sont attendus à Bobo-Dioulasso pour une semaine d’ambiance culturelle qui s’est dotée de deux parrains. Il s’agit notamment du chef de canton de Bobo-Dioulasso (un clin d’œil à la ville qui accueille cette manifestation depuis 1990) et de Mahamoudou Bonkoungou (PDG de l’entreprise EBOMAF).
Une sécurité renforcée
Toutes les activités de la 18e SNC seront menées sous le thème «Culture et cohésion nationale». Un thème d’actualité car, confie Sidi Traoré, «notre pays a traversé des moments très difficiles. Nous avons tous craint le pire à certains moments, mais tout le monde a été unanime que nos valeurs culturelles positives partagées et l’implication des dépositaires de nos traditions nous ont amenés à nous rassembler autour de l’essentiel: la patrie».
La culture a donc joué un rôle fondamental dans la cohésion nationale, d’où le clin d’oeil de la 18e édition de la SNC. Une interpellation à réfléchir sur ce thème afin que les Burkinabè continuent de pratiquer au quotidien ces valeurs culturelles positives.
Le budget de cette 18e édition de la SNC est bouclé et Sidi Traoré en est fier car cela permettra de mener à bien toutes les activités prévues. D’un montant de 735 millions de FCFA, ce budget est financé à hauteur de 450 millions par une dotation directe de l’Etat. Auprès des sponsors et des partenaires (dont une nuit leur sera dédiée), la direction de la SNC a pu mobiliser un peu plus de 210 millions.
Le reste sera financé par les fonds du ministère en charge de la Culture. Tout étant réuni pour que la fête commence, il ne reste plus qu’aux populations de Sya et de tout le Burkina à se mobiliser derrière les acteurs culturels afin que cette SNC puisse connaître le succès escompté. Tout cela se fera dans la sécurité car ce volet a été pris au sérieux par le comité d’organisation.
Il est prévu des fouilles aux entrées des différentes manifestations, des barrages tout en garantissant la fluidité au niveau de la circulation, rassure Sidi Traoré. Le DG de la SNC promet que cette 18e édition sera une «édition d’exception».
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Ce que les festivaliers vont gagner
Sport traditionnel: les prix vont de 25.000 F à 100.000 FCFA
Art culinaire: de 80.000 à 150.000 F CFA
Littérature: de 300.000 à 500.000 F CFA
Art plastique: de 300.000 à 500.000 F CFA
Art du spectacle: de 500.000 à 700.000 F CFA