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Services financiers via le mobile : 5.121 milliards de F CFA enregistrés en 2015

 

Dans un rapport publié le 10 mars dernier, la BCEAO a annoncé qu’en termes d’activités sur les 9 premiers mois de l’année 2015, les usagers de l’Union ont réalisé 346,9 millions d’opérations d’une valeur de 5.121 milliards de F CFA. Ce montant est en hausse de 36% comparativement à fin décembre 2014. Le Burkina a, à lui seul, accumulé 803 milliards de F CFA de transactions en 2015 contre 392 en 2014.
Ainsi, de ces statistiques, il ressort que, par jour, en moyenne 1.260.575 opérations sont traitées pour la rondelette somme de 18,96 milliards de F CFA.
Même si ces chiffres sont en hausse par rapport aux 10 milliards qu’ont rapportés les opérations de services financiers via le mobile en 2014, tous les pays n’enregistrent pas le même volume d’argent. En effet, des disparités de situations sont relevées d’un pays à l’autre dans l’Union. En termes d’activités, à fin septembre 2015, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Burkina concentrent à eux trois 84,56% du volume des opérations et 90,54% de la valeur totale des transactions de l’UEMOA. Le trio de tête est suivi de près par le Sénégal et le Niger. Ce deuxième groupe a, quant à lui, enregistré des évolutions similaires à la même date en 2015. On note des volumes respectifs de 18 à 19 millions de transactions évaluées à 152 milliards de F CFA et 149 milliards de F CFA.
Pour ce qui concerne les deux autres pays de l’Union, la Guinée Bissau et le Togo, les services financiers via téléphonie mobile représentent respectivement près de 1% du volume et 2% de la valeur globale des opérations.
Si le volume et les valeurs des transactions sont en hausse pour l’année 2015, qu’en est-il du comportement des utilisateurs ? Selon le rapport de la BCEAO, le volume des opérations de rechargement se chiffre à 108,3 millions pour une valeur de plus de 2 milliards de F CFA en 2015, contre un volume de 82,3 millions pour 1,663 milliards de F CFA en 2014. Ces chiffres démontrent qu’une grande partie des fonds déposés est tirée en espèces.
Pour le volume des opérations, la BCEAO a noté que plus du tiers est consacré aux achats de crédits téléphoniques. A noter aussi l’augmentation du volume des opérations du service de transfert de personne à personne qui a triplé entre 2014 et 2015. Preuve que les utilisateurs s’habituent progressivement à transférer des fonds via leurs porte-monnaie électroniques. Selon le rapport de la banque centrale, ces évolutions sont particulièrement marquées au Mali, en Côte d’Ivoire, au Burkina et dans une plus petite mesure au Niger et au Sénégal. Les flux de transferts d’argent via le mobile sont plus dynamiques en Côte d’Ivoire (57 milliards de FCFA), au Mali (36 milliards), au Burkina Faso (27 milliards), mais ils restent assez faibles au Sénégal (4,2 milliards) et au Bénin (1,5 milliards).

Quid de la distribution des services financiers ?
Notons que le réseau de distribution des services financiers via téléphonie mobile est composé essentiellement de Guichets automatiques de banques (GAB), de Terminaux de paiements électroniques (TPE) et d’agents distributeurs. Sur la période d’étude du rapport, le nombre de ces points de services est passé de 93.621 à 132.658. L’évolution comparée du nombre de souscripteurs et de points de services indique une nette progression de l’accès des services financiers, avec une moyenne de 162 souscripteurs par point de services à fin septembre 2015, en amélioration par rapport à 2014 où l’accès moyen par point de services ressortait à 220. Cette donnée varie d’un pays à un autre dans l’Union. Toutefois, on note une nette amélioration générale de la disponibilité des points de services financiers via téléphonie mobile. Au cours du troisième trimestre 2015, chaque point de distribution a traité un volume moyen de 11.213 transactions d’une valeur moyenne de 15,44 millions de FCFA.

NK


Relever les obstacles pour un développement plus rapide des services

Ce rapport sur l’évolution des services financiers via téléphonie mobile dans l’UEMOA a permis de relever les obstacles à un développement plus rapide de ces services. Il s’agit selon la BCEAO du coût élevé des services; de la méconnaissance des services (manque de sensibilisations, manque d’éducation financière); de la non utilisation des services par les Etats (digitalisation des paiements de l’Etat); du manque de partenariats entre les acteurs en vue de la diversification de l’offre pour une inclusion financière effective des utilisateurs.
Au vu de ces obstacles, la BCEAO recommande entre autres :
– Le renforcement de la concurrence. Pour de réduire le coût des services financiers via téléphonie mobile, des dispositions sont prises pour renforcer la concurrence et la mutualisation des coûts de traitement des transactions. Il s’agit de mesures telles que l’interdiction des clauses d’exclusivité au niveau de la distribution et l’obligation de requérir l’autorisation préalable de la BCEAO avant la mise en place de tout système de compensation dans l’Union.
– La promotion des modèles transformationnels. A cet égard, les partenariats entre les acteurs bancaires et non-bancaires devraient permettre le développement d’offres de services financiers transformationnels. Ces associations permettraient l’accès des souscripteurs aux services de seconde génération tels que les micro-crédits, micro-assurances, etc.
– L’éducation financière des populations cibles: l’éducation financière des populations est primordiale pour une meilleure appropriation des services financiers via téléphonie mobile. Dans cette perspective, la stratégie d’inclusion financière, en cours d’élaboration par la BCEAO, réserve une place importante à l’éducation financière des populations cibles.

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