A la UneDossier

Les chiffres effrayants du cancer

Le 14 mars représente à travers le monde la Semaine nationale de la lutte contre le cancer. Le cancer, cette maladie dont on parle de plus en plus à travers le monde et qui fait peur à tous. Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2012, le nombre de nouveaux cas de cancer s’élevait à 14,1 millions à travers le monde, dont 7, 42 millions d’hommes et 6,66 millions de femmes.
Le nombre de décès dus au cancer s’élevait à 8,2 millions repartis comme suit: 6,53 millions d’hommes et 3,54 millions de femmes. De l’avis des spécialistes, ces chiffres vont augmenter au fil des ans à cause de trois facteurs essentiels, à savoir l’augmentation et le vieillissement de la population mondiale d’ici à 2030, et l’augmentation de la fréquence des cancers. Selon les données de l’OMS, d’ici 2030, il pourrait avoir 26,4 millions de nouveaux cas de cancer et plus de 17 millions de décès dus à cette maladie par an.
Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde, est affecté par le cancer qui tue chaque année de nombreuses personnes. Le registre de statistiques du pays connaît des difficultés de fonctionnement. Il est donc difficile, pour le moment, d’évaluer avec exactitude le nombre de malades du cancer à travers le pays. C’est pourquoi un projet pour dynamiser le registre des cancers est en cours. Les types de cancer les plus fréquents au Burkina Faso sont le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus chez la femme, le cancer de la prostate chez l’homme et le cancer du foie, commun aux deux sexes.

Un traitement à gros budget
Le traitement du cancer coûte très cher. Selon les estimations du Docteur Aboubacar H. Bambara, chef de service cancérologie au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU/YO), le traitement du cancer du sein se déroule en trois phases. La phase de la chirurgie (en fonction de l’état d’avancement du cancer), la phase de la chimiothérapie (traitement par les médicaments) et la phase de la radiothérapie (traitement par des rayons). Les coûts de l’étape de la chirurgie varient entre 200.000 FCFA et 1 million en fonction du lieu choisi pour le traitement (établissement public ou privé).
En ce qui concerne la chimiothérapie, son coût varie en fonction des médicaments utilisés. Le rythme du traitement est de toutes les trois semaines. Cela dépend aussi du type de protocole de chimiothérapie utilisé. La fourchette des prix est de 100.000 à 400.000 F CFA toutes les trois semaines, exécutée 6 fois, avec la possibilité d’une suite du traitement. Selon le Docteur Bambara, il peut avoir des cas de thérapie ciblée en fonction des résultats obtenus après le premier traitement dont les coûts varient entre 1 million et 3 millions de F CFA, à raison de 12 séances au minimum.
En fonction des femmes, certaines sont contraintes d’avoir un traitement appelé hormonothérapie qui coûte 20.000 F CFA par mois pendant une durée de 5 ans.
En ce qui concerne la troisième phase du traitement qui est la radiothérapie, elle est plus complexe car elle n’est pas encore disponible au Burkina Faso. Le patient est donc obligé d’aller se faire soigner ailleurs, soit par évacuation sanitaire, soit par ses propres moyens. La radiothérapie coûte en moyenne 2,5 millions de F CFA dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, environ 6 millions dans les pays magrébins et encore plus en Europe.
Ces estimations du coût du traitement du cancer du sein sont approximativement pareilles pour le traitement des autres types de cancer. En somme, le traitement du cancer nécessite un gros budget pour les populations, sans parler des examens faits au préalable.
C’est dans ce sens que le Professeur Olga Lompo, médecin chef du service de cytologie et anatomie pathologique au CHU/YO, exprime la nécessité de mettre en place une Assurance maladie universelle afin de permettre une prise en charge des malades: «L’assurance maladie est nécessaire pour la prise en charge du traitement du cancer car cela coûte assez cher. A défaut, il faudra une subvention pour soulager la bourse des malades».
L’un des gros soucis au Burkina Faso, comme dans de nombreux pays en Afrique, est que le dépistage du cancer se fait la plupart du temps à un stade avancé, ce qui ne facilite pas toujours la tâche. Selon le Professeur Lompo, détecté à un stade précoce, le cancer peut être pris en charge efficacement; «malheureusement, explique le Professeur Lompo, les patients viennent nous consulter à un stade avancé du cancer. Et pourtant, le cancer peut être vite détecté si des dépistages sont faits constamment. Vite diagnostiqué, le traitement du cancer est disponible, accessible et efficace à 100%. Au stade avancé, le pronostic est réservé. Les moyens pour le diagnostic sont insuffisants, notamment la non disponibilité de l’immunohistochimie. De plus, beaucoup de personnes n’ont pas encore accès aux informations concernant le dépistage du cancer, comme c’est le cas en Occident».

Germaine BIRBA


Bientôt un centre de cancérologie

Le 14 décembre 2014 a eu lieu la pose de la première pierre du centre de cancérologie de Ouagadougou. La première phase de ce centre va constituer à la mise en place de l’unité de radiothérapie dont a tant besoin le Burkina Faso. Les délais d’exécution sont de 18 mois. Les spécialistes du cancer placent un grand espoir dans ce projet. A terme, il permettra une meilleure prise en charge des malades du cancer.
Associé à ce centre de cancérologie, l’espoir de la mise en place effective de l’assurance santé maladie universelle ou celui d’une subvention de l’Etat pour la prise en charge des soins qui coûtent très cher. Comme quoi, il existe encore dans notre pays une grande marge pour le traitement du cancer ainsi que pour la prise en charge des patients.


 

Les facteurs qui engendrent le cancer

Il existe plusieurs facteurs de risque du cancer. Le tabagisme, la consommation d’alcool, une mauvaise alimentation et la sédentarité sont les principaux facteurs de risque dans le monde. Certaines infections chroniques sont des facteurs de risque pour le cancer et ont une grande importance dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Le virus de l’hépatite B (HBV), le virus de l’hépatite C (HCV) et certains types de papillomavirus humain (HPV) augmentent respectivement le risque de développer un cancer du foie ou du col de l’utérus. L’infection à VIH accroît fortement le risque de développer un cancer comme celui du col de l’utérus. Il existe cependant un vaccin qui protège les jeunes filles du cancer du col de l’utérus.
Ce vaccin est en constante amélioration. De plus, pour se protéger des risques d’avoir un cancer du foie, les populations doivent également se faire vacciner contre l’Hépatite B dans les différents centres de santé à un coût de 7.500 FCFA la dose.

Commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page