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Coopération : La France avance au Burkina

 

Le 20 février dernier, à l’occasion de sa visite à Ouagadougou frappé par un attentat djihadiste un mois plutôt, le Premier ministre français Manuel Valls déclarait que «l’Afrique, c’est le continent de l’avenir». Ce qui peut clairement signifier qu’outre le fait de venir exprimer la solidarité de la France au Burkina et réaffirmer le défi sécuritaire imposé par la situation, le voyage du chef du gouvernement français avait aussi un ton économique. La preuve, au cours de cette visite, une convention de financement de 6 milliards de F CFA a été signée entre l’Agence française de développement (AFD) et le gouvernement burkinabè. Avec une économie à la peine ces dernières années, on peut bien comprendre que l’ancienne puissance colonisatrice opère aujourd’hui un ratissage tous azimuts, qui l’amène également à vouloir renforcer ses positions en Afrique de l’Ouest. Au-delà de la volonté de contribuer à la paix dans le monde, l’engagement de la France dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest vise également à créer les conditions qui rassurent ses investisseurs dans cette zone. A la suite de l’attentat du 13 mars en Côte d’Ivoire, l’hexagone a d’ailleurs annoncé le déploiement des éléments du GIGN, une force d’élite et d’intervention de la gendarmerie française, au Burkina. On attend la matérialisation de cette «piste de coopération», terme utilisé par le ministre des affaires étrangères, Alpha Barry
Avant la visite de Valls à Ouaga, il y avait bien longtemps qu’un Premier ministre français n’était pas venu parler de développement et de partenariat économique au Burkina. C’est visiblement une nouvelle ère de la coopération franco-burkinabè que Manuel Valls a inaugurée. Et sur ce plan, on peut penser que la situation a déjà commencé à produire des fruits.
L’un des tous premiers contrats d’affaires et les plus importants, attribué sous l’ère Roch Kaboré, vient de tomber dans l’escarcelle d’une entreprise française. L’information a été rendue publique à travers le communiqué du Conseil des ministres du 16 mars dernier. A l’issue d’un appel d’offres international, le marché pour «la modernisation et la sécurisation des titres de transport et la ré-immatriculation des véhicules au Burkina» a été attribué à l’entreprise française Oberthur technologies SA.
L’appel d’offres international a été ouvert en une étape précédée d’une pré-qualification. Pour un coût de plus de 15,3 milliards de F CFA, le contrat court sur une durée de 5 ans sous la forme d’un Partenariat public-privé (PPP).
Oberthur Technologies est spécialisée dans la conception et la fabrication de solutions et de services de sécurité embarqués, pour les secteurs du paiement, des télécommunications et de l’identité. Elle est présentée comme «un leader mondial» dans son domaine. Au nombre des entreprises françaises qui signent des contrats sous le régime de Roch Kaboré, on peut également noter que le 17 février dernier, la Société internationale de transport africain par rail (SITARAIL), filiale du Groupe Bolloré, avait reçu le OK de l’Etat burkinabè à propos de la nouvelle Convention de concession pour l’exploitation du chemin de fer entre la Côte d’Ivoire et le Burkina. Les termes du contrat révisé avaient été négociés sous la Transition, mais il appartenait au régime démocratiquement élu de l’apprécier et de le valider.
L’arrivée au pouvoir de Roch Kaboré, après des élections unanimement saluées, semble avoir stimulé davantage l’intérêt de la France pour le Burkina. Pays avec lequel elle entend désormais avoir des relations commerciales privilégiées.
Des nouveaux intérêts et des nouveaux partenariats économiques sont envisagés pour matérialiser ce nouvel amour. C’est ainsi que le groupe Vinci, leader en France et acteur mondial de premier plan dans la construction, serait en lice pour décrocher le contrat de concession du futur aéroport de Donsin. Aéroport prévu pour remplacer celui situé en plein cœur de Ouagadougou.

Karim GADIAGA


Le président Kaboré bientôt à l’Elysée

Un voyage officiel du président Roch Kaboré en France a été annoncé depuis la visite de Manuel Valls à Ouagadougou. Sur les modalités de ce premier voyage de Kaboré en France, Alpha Barry, ministre burkinabè des Affaires étrangères, en déplacement dans l’hexagone, s’est entretenu le mercredi 16 mars 2016 au Quai d’Orsay avec son homologue français, Jean-Marc Ayrault. La date du voyage devrait être connue dans les tous prochains jours.

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