Société-Culture

Permis de conduire : La qualité à l’ordre du jour

 

La Direction générale des transports terrestre et maritime (DGTTM) a organisé les 3 et 4 mars derniers un séminaire de réflexion sur le système d’organisation du permis de conduire au Burkina Faso, sous le thème : «Problématique de la modernisation et de la professionnalisation du sous-secteur du permis de conduire, état des lieux, recommandations et perspectives».
Le permis de conduire burkinabè fait face à de nombreuses lacunes. Ainsi, tous les acteurs de la chaine ont décidé de mener une réflexion afin de trouver des solutions pour un permis de conduire de qualité.
Les torts sont rejetés sur les formateurs pour la qualité de l’enseignement, sur les propriétaires d’auto-écoles pour la qualité des véhicules, mais aussi le traitement salarial des moniteurs et des administrateurs, ainsi que sur les conditions d’obtention du permis de conduire.
Le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Souleymane Soulama, a reconnu ces faiblesses. Pour lui, il s’agit de «proposer les pistes de sortie afin que notre permis soit crédible et que ceux qui l’obtiennent le fassent dans les règles, pour que la sécurité routière et le respect du code de la route soient l’affaire de tous. Nous devons également être en harmonie avec tous les pays de l’espace UEMOA». Le socle de la réglementation des permis de conduire date de 1956, à travers un texte qui décrit comment le permis de conduire doit être obtenu au Burkina Faso. Cette réglementation a été améliorée par une ordonnance qui date de 1976. Selon le directeur général de la DGTTM, Mamadou Boukouma, la législation de l’obtention des permis de conduire est vieille et ne répond pas aux besoins actuels. Ces dernières années, l’insécurité routière a pris des proportions extrêmement inquiétantes selon le ministre Souleymane Soulama.
Les échanges entre les différents acteurs de ce séminaire ont permis de dégager des solutions quant au renforcement la qualité de l’enseignement, la sécurisation des documents avec la modernisation des titre de transport afin d’éviter les fraudes. D’ici 6 mois, le ministre des Transports promet le lancement de la mise en œuvre du «Projet de sécurisation des titres de transport sur toute l’étendue du territoire».
La mise en œuvre devait être effective depuis octobre 2013, mais a été retardée pour diverses raisons. Son coût est estimé à plus de 16 milliards de F CFA sur une période de 5 ans. Il s’agira à terme de la production d’environ 3.300.000 cartes sécurisées, soit 2 millions de titres, en remplacement des anciens documents, sur trois ans, et qui comprennent 380.000 permis de conduire, 300.000 cartes grises de véhicule et 1.320.000 cartes grises de moto. En ce qui concerne les nouveaux permis de conduire et cartes grises, ils sont estimés à 200.000 nouveaux permis de conduire, 150.000 nouvelles cartes grises de véhicule et 950.000 nouvelles cartes grises de moto.
Quant au volet de la sécurisation routière inscrit dans le programme présidentiel, il faut s’attendre à un durcissement, car il prévoit l’application rigoureuse du code de la route et des sanctions édictées en la matière; l’augmentation du délais de fourrière pour non-respect du code de la route; l’introduction du code de la route dans les programmes d’éducation à la base; la mise en œuvre de nouvelles conditions de délivrance du permis; le renforcement des missions et moyens d’actions de l’ONASER: le soutien à l’action des associations qui concourent à la promotion de la sécurisation routière et une information et une sensibilisation accrues des acteurs et des usagers.
La DGTTM estime à 111 le nombre d’auto-écoles. Toutefois, le nombre d’accidents liés à la route est tout aussi élevé. Selon les statistiques de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP), l’année 2014 a enregistré 3.645 accidents de la circulation impliquant des véhicules, contre 3.921 accidents en 2013.o

Germaine BIRBA


Nouveau papier, nouveau comportement

De plus en plus de critiques sont faites quant à la qualité de l’enseignement et aussi des magouilles faites par certains administrateurs qui ne donnent pas forcement le permis à ceux qui le méritent.
Les réflexions ont donné suite à des propositions qui devraient rentrer bientôt en vigueur avant le début du lancement de la campagne de renouvellement des documents de transport. Ce séminaire visait donc à assainir le milieu et à jeter de nouvelles bases pour un permis de conduire de qualité, avec des documents certifiés et infalsifiables.

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