Le Burkina Faso bénéficiera bientôt d’un nouveau projet en matière de production d’électricité. Le gouvernement américain vient d’annoncer sa décision d’élargir l’initiative Power Africa au Burkina. Power Africa est un ambitieux programme annoncé en 2013 par le président américain, lors d’une visite en Afrique du Sud. C’est l’un des grands projets de Barack Obama pour l’Afrique. Au départ, il était doté de 7 milliards de dollars sur 5 ans. Le plan vise à aider les pays africains à mettre en œuvre leurs stratégies nationales d’électricité. Il s’agit de développer la production d’électricité en se basant sur le potentiel énergétique local. Ce potentiel comprend notamment les ressources comme le pétrole et le gaz et aussi les capacités permettant de faire le développement d’énergies propres, géothermique, hydroélectrique, éolienne et solaire.
A partir des moyens disponibles, le plan américain va permettre de construire des centrales et des lignes électriques et élargir les solutions de mini-réseaux et de systèmes hors-réseau. L’ambition de Power Africa est de doubler l’accès à l’électricité d’ici 2018 en Afrique subsaharienne. Il s’agit d’apporter «la lumière là où il n’y a qu’obscurité», comme l’a indiqué Barck Obama. L’Etat américain annonce vouloir connecter 20 millions de foyers et d’entreprises en apportant 10 mille mégawatts d’électricité «plus propre» supplémentaires. L’initiative associe les agences gouvernementales et des entreprises privées, américaines notamment. En effet, à travers cette approche, les Etats-Unis souhaitent accompagner leur entreprises nationales qui manifestent un intérêt croissant pour l’Afrique où les opportunités s’accélèrent. La mise en œuvre du programme Power Africa a démarré en 2013 en se focalisant sur 6 pays anglophones dans un premier temps. Il s’agit notamment du Kenya, Liberia, Nigeria, Ethiopie, Ghana et Tanzanie.
Il a déjà permis la réalisation de projets d’électrification, à hauteur de 4.100 MW. Parmi ces réalisations, il y a le Gigawatt Global Solar Project, le plus grand projet de production d’énergie solaire sur le continent, à 60 km à l’est de Kigali, la capitale du Rwanda.
La construction de cette grande ferme solaire d’une capacité de production de 8 MW, démarrée en février 2014 et achevée en juillet 2015, a créé 350 emplois locaux, a augmenté la capacité de production du Rwanda de 6% et a permis d’électrifier 15.000 foyers.
Karim GADIAGA
Elargi au Burkina
Après avoir concentré le projet sur les 6 pays de départ, Washington vient de décider de l’élargir à d’autres pays. C’est ainsi que le Burkina Faso devrait faire partie de ces nouveaux bénéficiaires. Concernant les modalités de la mise en œuvre du projet au Burkina, le ministre burkinabè des Mines et de l’Energie, Alpha Oumar Dissa, a récemment annoncé que «les discussions seront entamées dans un proche avenir». Dans la foulée, une agence des énergies renouvelables devrait être mise en place pour rendre le cadre institutionnel plus optimal. Outre l’aspect énergétique, l’intérêt actuel des Etats-Unis pour le Burkina intègre également le volet minier. Washington va encourager des entreprises minières américaines à intervenir au Burkina Faso. Une intervention qui vise à contribuer à mieux organiser l’exploitation artisanale du minerai qui focalise environ 400.000 orpailleurs.