Les députés membres du groupe parlementaire UPC à l’Assemblée nationale ne sont pas opposés à la déclaration de politique générale du Premier ministre Paul Kaba Thiéba. Le groupe parlementaire a décidé de s’abstenir. Les raisons, cette posture permet aux élus du parti du lion d’observer le chef du gouvernement et de l’apprécier au pied du mur. Le jugement viendra après exécution.
C’est en substance la lecture faite par les députés du groupe à travers leur président, le député Alitou Ido: «N’ayant pas pris part à l’élaboration du programme et de la logique qui le sous-tend, il est inconséquent de dire non». En clair, les députés face à la presse ont expliqué qu’un Premier ministre n’est qu’un exécutant: «Un Premier ministre décline des intentions d’action», et le député Justin Compaoré de renchérir que «la déclaration de politique générale est la déclinaison du projet de société du candidat Roch Kaboré.
Alors, pourquoi s’opposer, puisqu’il ne nous revient pas aujourd’hui de juger le projet de société que le candidat à l’époque, Roch Marc Christian Kaboré, avait proposé à son peuple qui l’a validé, qui l’a accepté et qui lui a donné une note. Il ne s’agit pas pour nous de revenir sur ce projet de société, mais de voir comment vont se mettre en place les actions, parce que le projet de société est une vision globale», précise-t-il.
En plus, ils ont «des doutes sur la mise en place et la faisabilité du projet de société». Il s’agit «de la programmation sur cinq ans, le coût et comment il sera financé». Tout cela n’a pas donné satisfaction aux députés qui estiment que c’est incomplet. Sinon, les députés pouvaient voter contre, mais «le plus important c’est de ne pas bloquer, même si on pouvait le faire».
Un autre argument qui a prévalu à l’abstention des députés de l’opposition est la situation économique du pays. A ce titre, ils disent éviter de bloquer l’action à travers un vote sanction. Le groupe parlementaire UPC estime qu’il faut vite relever économiquement le pays après tous les soubresauts qu’il a vécus.
L’UPC marginalisée ?
A en croire le groupe parlementaire UPC, il y a eu une véritable bataille à l’Assemblée pour la mise en place de l’arsenal institutionnel. «Après d’âpres négociations avec la majorité pendant plusieurs jours, la majorité concède à l’opposition en tout dix postes: 4 postes sur 15 de décision (présidents, vice-présidents et rapporteur général), 6 postes sur 12 de 1er et de 2e secrétaire de commission dont un seul poste de 1er secrétaire. Le parti s’en sort avec 1 poste de président à la CODECC, un poste de 2e vice-président à la COMFIB et 2 postes de 2e secrétaire.
Au total, 10 postes à l’opposition sur 27, soit 37%. Au sein des parlements communautaires et internationaux, l’UPC crie au «Tukguili» de la majorité. Sur 52 postes, l’opposition a 18 et la majorité 34 postes. Au regard de cette ambiance, la question est de savoir si les députés de l’UPC pourront réellement s’opposer au sein de l’hémicycle. Le député Justin Compaoré dira qu’ en politique, on n’est pas sur le terrain des sentiments, «nous ne sommes pas en amour».
Jean De Baptiste OUEDRAOGO
