Depuis le 15 janvier 2016, le Burkina a fait l’amer constat qu’il n’était plus cet ilot de paix dans une sous-région confrontée à la menace terroriste. Après avoir connu l’insurrection, payé le tribut du putsch manqué du Général Gilbert Dienderé, le Faso s’est vu assommé par les attentats de la mi-janvier. Il en a payé le prix fort. Un peu trop pour un pays qui se cherche une direction depuis 2014.
Mais si les intentions étaient de mettre le pays à genoux, on peut dire que les commanditaires «ont tiré à côté», comme on dit communément. Au lendemain du drame, c’est un pays secoué qui a crié sa peur et sa colère. Mais une fois l’émotion retombée, elle est en train de servir de ferment à une sorte de résistance active.
A commencer par le gouvernement qui, à peine ayant pris service, aurait pu être désarçonné par cet événement malheureux qui s’est doublé de l’attaque du dépôt d’armes de Yimdi. Au contraire. Non seulement les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont réussi l’exploit de rattraper en un temps record la plupart des assaillants, mais le gouvernement lève dans la foulée le couvre-feu instauré depuis le putsch manqué de septembre, au lieu de l’alléger.
C’est un signe qui ne trompe pas. Le gouvernement communique. Plus par l’action plus que par le discours, il envoie des signaux aux populations et, par-delà, aux partenaires étrangers qu’il maitrise la situation, même si en la matière le risque zéro n’existe pas.
Ce faisant, il rassure. Et cette assurance semble contagieuse dans la mesure où la population n’a pas marchandé sa collaboration afin de permettre l’arrestation de certains fugitifs de l’attaque de la poudrière de Yimdi. C’est un bon signe. Une tendance qu’il faut maintenir dans la durée afin que toute menace potentielle à la sûreté de l’Etat ou à la quiétude des populations soit signalée à l’autorité.
Abdoulaye TAO
Commentaires