Le nouveau ministre du Commerce, de l’Industrie et l’Artisanat (MCIA), et non MICA comme de par le passé, a été installé le 19 janvier dernier.
C’était l’occasion pour Stéphane Wenceslas Sanou, un produit du secteur de la finance, d’annoncer les défis et les priorités de son département. «Il y a beaucoup de priorités. Cet environnement se trouve perturbé aujourd’hui. Nous prenons un train en marche. Ce qui a été fait est bon. Nous allons poursuivre en faisant en sorte que cette population qui nous attend soit satisfaite. C’est une population exigeante et nous ferons tout ce qui est humainement possible pour qu’elle soit satisfaite», a-t-il indiqué.
Le MCIA se dit soumis à une obligation de résultat et tout son travail sera guidé par la volonté de mettre en œuvre le programme du président du Faso. «On a de grands chantiers: la Chambre consulaire, la Chambre des métiers.
Il y a le commerce qu’il faut encore revitaliser. Dans le programme du président, il y a les points», explique le ministre. Parmi ses grandes réformes, Stéphane Sanou promet de mettre fin aux monopoles. «Vous l’avez entendu, le président a donné le ton, la question des monopoles sera aussitôt résolue», a-t-il annoncé sans indiquer les domaines où ces monopoles existent. Le MCIA a annoncé d’autres priorités. C’est notamment dans le secteur de l’artisanat où il devrait «finaliser le siège de l’artisanat» et aussi le secteur des industries. «Aujourd’hui, on dit que le Burkina est chargé d’industries dans des zones mortes. Il va falloir aussi réveiller nos sociétés. Je voudrais aussi dire qu’il n’y aura de développement que s’il y a la production. Ensuite, il faut arriver à écouler cette production. Ce qui veut dire qu’il faudra être compétitif. Nous ferons tout pour que cette compétitivité soit relevée et qu’au change ce soit le Burkina qui gagne», a-t-i ajouté.
Karim GADIAGA
En phase avec certaines réclamations
«La fin des monopoles». C’est une revendication forte du «Collectif des professionnels de l’industrie, du commerce et des services, des organes de la société civile», mouvement qui a mené victorieusement, en décembre 2014, la lutte pour la dissolution des instances de la Chambre de commerce et la relecture de ses textes statutaires. Outre la transparence dans la gestion de l’institution consulaire, le Collectif avait réclamé la levée des monopoles dans le secteur du commerce.
Une situation qui, selon lui, fausse le jeu de la concurrence et aggrave la vie chère pour les populations. «Dans la lutte contre la vie chère, la première institution à laquelle il faut s’adresser c’est la Chambre de commerce. Si aujourd’hui les motos coûtent moins cher, c’est parce que tout le monde a la possibilité d’aller en Chine et d’en importer. Nous sommes dans une économie libérale et il faut permettre à tout le monde d’exercer librement», avait déclaré Moussa Dabo de l’Organisation nationale des commerçants du Burkina (ONACOM-B), un syndicat qui regroupe des commerçants modestes.