Le Burkina Faso a été durement touché le 15 janvier dernier. L’entente cordiale entretenue jadis entre l’ancien régime et les groupes armés de la bande sahélo-saharienne a volé en éclats à travers le carnage du Capuccino et de l’hôtel Splendid. Une trentaine de morts et un pays marqué à jamais par cette épreuve, prévisible pourtant et tant redoutée. Prévisible parce que la chute du régime Compaoré a mis à la rue un certain nombre de responsables de groupes armés du Nord-Mali manipulables à souhait.
La menace terroriste s’est donc renforcée dès lors que l’ancien régime avait des velléités de retour en force: le putsch manqué et l’épouvantail de la menace terroriste en cas de dissolution du RSP en sont une illustration. Mais, de là à parler de connivence, il y a un pas à ne pas franchir rapidement. L’ancien régime avait trouvé un moyen de contrôler les groupes armés en jouant au médiateur pour libérer les otages, tout en servant de base-arrière aux forces internationales pour traquer les jihadistes du Nord-Mali. Une position ambiguë, voire suspecte, mais qui avait l’avantage d’épargner le pays.
Il faut croire que la chute de Blaise Compaoré à lâcher la bride à ceux qui attendaient de faire payer au Faso la présence des forces étrangères anti-jihadistes sur son sol.
Le nouveau gouvernement est pris au dépourvu et doit apprendre à gérer très rapidement une crise dont il n’est pas responsable. Mais, au nom de la continuité de l’Etat, il reçoit en pleine figure le boomerang du régime Compaoré.
Abdoulaye TAO
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