Longtemps envisagée, l’arrivée de l’opérateur de télécommunications Orange sur le marché burkinabè est enfin effective. Après plusieurs tentatives infructueuses, notamment le désir de racheter de Telecel Faso, la volonté de reprise de Onatel lors de sa privatisation en 2006, ou encore l’intention d’acquérir la 4e licence, c’est finalement le rachat de Airtel qui a été retenu comme porte d’accès au Burkina.
A partir du 20 juillet 2015, la concrétisation de ce projet était devenue imminente, avec la publication d’un communiqué annonçant l’ouverture d’une négociation en vue du rachat de certaines parts de Airtel en Afrique par Orange. C’est désormais chose faite. Airtel Burkina, propriété de l’indien Bharti Airtel, passe dans l’escarcelle du groupe français de télécommunications Orange.
L’opération de rachat a été rendue publique le 13 janvier 2016 à travers un communiqué commun. Les deux groupes ont révélé la signature d’un accord pour le rachat de 100% du capital de Airtel Burkina et de Airtel Sierra Leone par Orange. Cette opération attend néanmoins de recevoir l’aval des pays concernés ainsi que l’a indiqué le communiqué du 13 janvier. «La finalisation de ces transactions reste soumise à l’approbation des autorités compétentes», précise le communiqué.
En principe, il ne devrait pas avoir d’opposition au Burkina. La couleur rouge de Airtel va alors se muer en Orange en sus du changement de nom. Les abonnés de l’opérateur et l’ensemble du public devraient désormais s’habituer à une nouvelle appellation, celle de «Orange Burkina».
Avec plus de 5 millions d’abonnés aujourd’hui, Airtel est le deuxième opérateur du marché après Onatel crédité d’environ 6,5 millions de clients. C’est une société en très bonne santé financière que récupère Orange. Le chiffre d’affaires consolidé de Airtel Burkina et Airtel Sierra Leone est évalué à environ 275 millions d’euros.
Autour du Burkina, Orange est déjà présent au Mali, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
Dans le plan de gestion envisagé pour la zone Afrique de l’Ouest, Orange Côte d’Ivoire devrait avoir la charge des activités au Burkina en plus du Libéria. Sonatel (Orange Sénégal), qui s’occupe déjà du Mali, de la Guinée et de la Guinée-Bissau s’occuperait de la Sierra Leone.
La vision stratégique des responsables du groupe français est «faire de Orange un opérateur téléphonique paneuropéen et panafricain».
Orange ne cache pas sa volonté de devenir le premier en termes de couverture géographique. Il souhaiterait passer devant l’actuel numéro un qui est MTN, son concurrent sud-africain, présent aujourd’hui dans 18 pays en Afrique. Au début des négociations avec Bharti Airtel, c’est quatre des filiales du groupe indien en Afrique qui étaient visées. Outre celles du Burkina et de la Sierra Leone, qui ont pu être rachetées, Airtel Congo (Brazaville) et Airtel Tchad devaient également faire partie des transactions. Finalement, le rachat des filiales au Tchad et au Congo ont échoué. En revanche, la veille de la conclusion du rachat de Airtel Burkina et Sierra Leone, le groupe Orange avait pu également obtenir le rachat du deuxième opérateur du Liberia, CellCom.
Avec ces nouvelles opérations, Orange comptera des implantations dans 9 pays en Afrique de l’Ouest, y compris CellCom. Il en était à 6. Selon les responsables du groupe, Orange couvrira au total 20 pays en Afrique en 2016.
Karim GADIAGA
4 appellations en 15 ans d’existence
Avec le changement de nom qui s’annonce chez Airtel Burkina, cette société de téléphonie mobile connaîtra son 4e nom alors qu’il existe depuis 15 ans. Créée en 2000 sous le nom Celtel, la société a changé de nom en 2008 pour devenir «Zain» dans l’escarcelle du groupe koweïtien du même nom.
Lorsque l’Indien Bharti Airtel rachète le Kowétien Zain en 2010, la société change encore de nom et devient Airtel Burkina. En 2016, elle s’apprête encore à changer d’appellation et devrait devenir Orange Burkina.
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Je suis techniciens diplômé a (IST) à l’université supérieur Tunis dans le programme réseaux informatique. je suis disponible sur [email protected]