Une nouvelle banque devrait bientôt s’installer au Burkina et enrichir l’offre dans ce secteur qui comptait 14 établissements en 2015. Le projet porte la marque de l’homme d’affaires Apollinaire Compaoré. Présent dans les affaires depuis 40 ans, son groupe Planor Afrique est déjà actif dans plusieurs grosses activités économiques au Burkina et en Afrique de l’Ouest. Dans le domaine de la téléphonie, il est notamment propriétaire de la société Telecel Faso au Burkina, actionnaire dans MTN Côte d’Ivoire et attributaire de la 3e licence de téléphonie au Mali où il s’apprête à opérationnaliser le réseau Alpha Télécommunications (Atel).
A travers la Société burkinabè d’équipement (SBE), établissement de crédit, le groupe offre également des possibilités d’équipement en biens de plusieurs natures et est distributeur de certaines marques de produits dans le domaine des véhicules automobiles. Planor Afrique est aussi présent dans le domaine des assurances et contrôle deux sociétés au Burkina: l’Union des Assurances du Burkina (UAB) et la Société nationale d’Assurances et de Réassurances (SONAR). C’est partant de là que ses premiers responsables estiment à présent que l’activité bancaire envisagée est «un complément logique».
La future banque s’appellera Wari Bank International (WBI). Elle sera dotée d’un capital de 12 milliards de F CFA détenu, entre autres, par Planor Afrique, l’UAB et la SONAR. Le projet partira de Ouagadougou avec l’ambition de s’étendre.
Pour voir le jour, WBI doit obtenir le feu vert de la Commission bancaire de l’UEMOA via la BCEAO. La demande d’agrément a déjà été déposée auprès de cette Commission. Les promoteurs du projet se disent confiants et espèrent que tout sera réglé courant l’année 2016. «La Commission mène un travail de transparence et nous allons nous soumettre aux différentes enquêtes préalables qui seront menées à cet effet», indique la direction de Planor Afrique.
Par ailleurs, le promoteur se dit prêt à se soumettre aux contrôles réguliers et aux exigences qui s’imposent dans la gestion d’une banque.
Le secteur bancaire n’a cessé d’évoluer au Burkina grâce notamment à l’arrivée de nouveaux acteurs et des rachats par de nouveaux groupes. En février 2011, on a assisté à l’arrivée de la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO), filiale du groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank. En mars 2014, la Banque régionale de solidarité (BRS) est devenue Orabank suite à l’acquisition des agences BRS par Oragroup dans les 8 pays de l’UEMOA. Début 2015, le secteur s’est agrandi avec l’installation de la Banque de l’union (BDU), filiale de la Banque de développement du Mali.
Karim GADIAGA
Pourquoi une banque ?
Accroître l’offre de financement des activités économiques en enrichissant le secteur bancaire et créer des nouveaux emplois. Telles sont les principales raisons avancées par les promoteurs de Wari Bank International.
«A travers la banque qui est envisagée, le groupe veut apporter une autre pierre au développement du Burkina et de l’Afrique. WBI complète logiquement nos activités dans le secteur des assurances, mais nous ne le mélangeons pas avec les affaires de la téléphonie. Il ne faut pas confondre les choses», assurent les premiers responsables du groupe Planor Afrique.