Editorial

Au front

Le premier gouvernement de l’ère Roch Kaboré est en selle. Il compte 29 membres avec presqu’un tiers de femmes. Pour le genre, l’honneur est sauf. Difficile de parler de figuration eu égard à l’envergure de leurs postes. Il appartient donc aux appelées d’être à la hauteur des missions à elles confiées. Celui qui ne fera surtout pas de la figuration est le préposé au ministère de la Justice, garde des sceaux, René Bagoro.
Magistrat de profession, il est l’un des rares ministres de la Transition à être reconduit. Et le portefeuille que le Premier ministre lui a confié sera vraisemblablement sous les feux de l’actualité pendant toute la durée du quinquennat. Trop de dossiers en instance: putsch manqué, Thomas Sankara et affaire Norbert Zongo sont dans les cabinets d’instruction avec des inculpés à la pelle. Sans oublier les ministres mis en accusation pour des cas présumés de détournement de fonds et de corruption.Mais rien de tout cela n’avancera si dans quelques semaines, les magistrats et peut-être les greffiers ne trouvent pas un début de solution à leurs revendications.
Un préavis de grève en guise de bonne arrivée est sur la table du nouveau ministre de la Justice. Il connaît les dossiers, les problèmes de ses ouailles. Puisqu’en tant que syndicaliste, il a contribué à les poser clairement aux gouvernements précédents. Et comme le gouvernement de la Transition a déjà fait adopter les lois nécessaires à une bonne administration de la justice (conditions matérielles et pécuniaires), il ne reste plus qu’à faire sortir rapidement les 8 décrets d’application dont l’attente est le motif de cette grève prévue du 21 au 29 janvier prochain.
S’il a le profil de l’emploi, rien ne dit qu’il aura les coudées franches pour faire prendre et appliquer rapidement les décrets concernés, vu les incidences financières. Mais a-t-il seulement le choix ? A peine installé, il lui faut désamorcer cette grève. Il sera l’un des premiers ministres à monter au front dès cette semaine. Il est condamné à réussir sa mission, pris qu’il est entre le jugement de ses pairs et l’attente des populations qui aspirent à une justice plus indépendante et plus forte.
Abdoulaye TAO

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