Editorial

Justice en héritage

Aujourd’hui 28 décembre 2015, le train de la transition entre définitivement en gare. Les transitaires céderont demain la place au nouveau pouvoir démocratiquement élu. Objectif principal atteint? Oui ! Peut-on en dire autant pour les chantiers secondaires, tel celui de la justice? On est loin du compte, même si les sillons ont été largement tracés. Les fortes aspirations des Burkinabè à une justice indépendante demeurent, et la transition, par sa passation des charges ce 29 décembre, lègue trois dossiers emblématiques au futur gouvernement: les dossiers Thomas Sankara et Norbert Zongo et, récemment, celui du putsch manqué. Chacun de ces trois dossiers a connu une grande évolution. Le premier, avec le mandat d’arrêt lancé contre le président Blaise Compaoré qui est le principal bénéficiaire du coup d’Etat du 15 octobre 1987. L’affaire Norbert Zongo, quant à elle, vient de connaitre trois inculpations; et sur le dossier du putsch, les interpellations se poursuivent. Si on y ajoute les dernières mises en accusation des ministres de l’ex-régime pour mauvaise gestion et/ou enrichissement illicite, on peut dire que le prochain Garde des sceaux aura du pain sur la planche. La question est de savoir si le nouveau pouvoir va maintenir le tempo actuel ou le ralentir. Car l’effet boomerang n’est pas à écarter si certains dossiers allaient jusqu’à leur terme.
Les nouvelles autorités jouent leur crédibilité sur ce tableau. Les OSC et les Burkinabè épieront tous leurs faits et gestes, leurs attitudes vis-à-vis de ces dossiers. Le pouvoir MPP va devoir juger ses anciens amis du CDP. Va-t-il aller jusqu’au bout?

Abdoulaye TAO

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