Le verdict du scrutin du 29 novembre a été confirmé par les grands juges le 15 décembre. Roch Marc Christian Kaboré est définitivement le président élu. Reste plus qu’à attendre le 29 décembre prochain pour enfiler ses attributs de président de Faso et commencer à dérouler son programme. Lui et son équipe auront cinq ans pour tenir leurs promesses, pour le bien du pays qui en a véritablement besoin. Et c’est tout le mal que l’on doit leur souhaiter. Cela dit, la question est toujours d’actualité de savoir avec qui et contre qui le nouveau parti au pouvoir, qui n’a pas la majorité absolue, gouvernera.
L’UPC à qui le MPP a fait des appels du pied est hésitante. Virtuellement chef de file de l’opposition avant la confirmation des résultats, pour la seconde fois, est-elle disposée à assumer cette nouvelle charge? Ne pas le faire, ce serait trahir les siens et les urnes. On comprend la volonté du MPP d’avoir une majorité confortable, mais le parti de Zéphirin Diabré se grillerait auprès de l’opinion s’il franchissait le rubicon. C’est un choix qui arrangerait bien l’ex-parti majoritaire, qui enfilerait gaiement cette tunique de chef de file, histoire de se refaire une nouvelle santé. La situation se décantera probablement en janvier avec la formation du nouveau gouvernement. Mais que l’on ne se trompe pas. Si l’on attend beaucoup de l’opposition parlementaire dans son action de contrôle de l’exécutif, il ne faudra pas perdre de vue l’autre opposition: la rue et ses opposants sans mandat qui depuis l’insurrection et la résistance au putsch manqué de Diendéré ont décidé de veiller jalousement sur leurs intérêts et sont prêts à tout pour les préserver.
Abdoulaye TAO
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