Cette année, la 18e édition de la Journée de la femme rurale se tiendra le 18 décembre prochain à Kongoussi. Le thème de cette année est: «Problématique de l’écoulement des produits des femmes vivant en milieu rural: obstacles et perspectives». Les femmes des milieux ruraux vivent en effet des situations complexes, surtout dans la recherche de l’indépendance économique. L’une des batailles de ces femmes est l’accès à la terre.
La gestion des ressources foncières a toujours été l’un des éléments essentiels des activités de la communauté. Selon les époques et les options politiques, elle est tributaire des traditions politiques et culturelles. Cependant, depuis quelques années, les institutions internationales, les ONG, les groupes de pression et les associations de femmes réclament une meilleure prise en charge par les autorités des véritables problèmes qui entravent l’accès équitable des femmes à la terre et aux autres ressources naturelles, et qui constituent un obstacle à une meilleure productivité économique et au progrès social.
En 2005, le Burkina Faso s’est engagé dans le processus de sécurisation foncière. Cette politique a été marquée par la notion de sécurisation foncière, la problématique de la sécurisation foncière de la femme. Ce processus a permis l’accès des femmes rurales à la terre, notamment sur les périmètres aménagés par l’Etat.
Grace à ce projet, de nombreuses femmes comme Salamata Kouanda sont devenues propriétaires terriennes. «Longtemps, les hommes m’ont refusé l’accès à la terre. Cependant, avec le processus de sécurisation foncière, j’ai pu avoir des papiers légaux qui m’attribuent ces terres. Avec ces documents, je pourrais faire de la culture sans me soucier d’être un jour dépouiller de mon bien».
Au Burkina Faso, les terres rurales constituent 80 % de l’ensemble des terres. La population agricole est estimée à plus de 14 millions sur une population totale de plus de 16 millions d’habitants dont environ 51,7% de femmes, avec un taux de croissance de 3,1% l’an. Le développement rural est la base du développement durable.
Les activités en milieu rural constituent l’essentiel des revenus du pays. On note une explosion démographique entraînant une réduction des terres cultivables. L’agriculture et l’élevage constituent 30% du produit intérieur brut et 60% des exportations. L’augmentation de la production et l’accroissement de la productivité s’imposent comme des objectifs essentiels au développement rural et à la lutte contre la pauvreté.
Cependant, il est indispensable de reconnaître et d’accepter la contribution des femmes à l’agriculture et à l’élevage, et donc la nécessité de l’accès des femmes à la terre. Il faut chercher à lever les tabous sociaux et à faire évoluer les mentalités (par exemple, sur l’idée de la femme propriétaire, le refus de mêler la femme aux questions foncières, etc.).
Germaine BIRBA
Des pistes
De nombreuses Organisations non gouvernementales (ONG) se penchent sur la question de l’accès des femmes à la terre. Bien que les choses évoluent, beaucoup restent à faire. Ainsi, des pistes de solution ont été données pour régler définitivement le problème: renforcer la démarche participative au sein des collectivités locales; poursuite des activités d’alphabétisation, d’information et de sensibilisation pour un changement des comportements; participation active des femmes aux différentes concertations pour l’élaboration des politiques et des textes d’application ; création d’un cadre national de concertation pour le plaidoyer sur l’accès des femmes à la terre ; s’inspirer des expériences réussies pour réplication dans d’autres zones en tenant compte des réalités de chaque localité ; approfondir les recherches pour identifier des stratégies de communication sociale efficace.