Le lancement des travaux de bitumage de la Route nationale 4 (RN4) a été effectué le16 novembre dernier à Ouagadougou par le Premier ministre Zida, en compagnie du ministre des Infrastructures, du désenclavement et des transports, Daouda Traoré. Cette infrastructure longue de 3,10 km coûtera 24,32 milliards de F CFA et est financée à hauteur de 18 milliards par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le reste par le gouvernement burkinabè.
Son délai d’exécution est de 18 mois et sa réalisation a été confiée à l’entreprise COGEB International. Les caractéristiques de cette voie ont été décrites comme suit par le ministre Daouda Traoré: «L’infrastructure à réaliser consiste en la construction d’une route principale en 2×2 voies, avec un terre-plein central et deux pistes cyclables. Elle comprendra également une contre-allée de desserte de l’hôpital Yalgado et des contre-allées de desserte des concessions riveraines».
Elle va du croisement de la RN4/RN3 à l’échangeur de l’Est, y compris un passage supérieur et le prolongement jusqu’au croisement de l’avenue de la Liberté. L’aménagement de cette voie constitue un motif de satisfaction pour la population qui y voit une solution au trafic difficile dans la zone. Pour elle, réaménager la voie permettra la fluidité de la circulation, mais aussi la possibilité de faire prospérer leurs affaires. «Nous sommes heureux que le gouvernement ait pensé à arranger cette voie. Nous avions des difficultés à circuler ici, surtout aux heures de pointe. Avec ces travaux, nous aurons accès plus facilement à la ville et surtout à l’hôpital Yalgado et faire prospérer nos commerces car les gens prendront désormais plaisir à venir jusqu’ici», a déclaré Mamadou Sanogo, commerçant riverain.
Comme l’a expliqué le ministre Daouda Traoré, «ce projet permettra de booster la cadence d’un trafic urbain devenu infernal entre le centre-ville et les quartiers périphériques de Ouagadougou, particulièrement aux heures de pointe».
Ce projet permettra l’amélioration de la mobilité des personnes, le renforcement de la sécurité routière, la réduction du coût d’exploitation des véhicules et la promotion des échanges économiques et sociaux.
Avant cette étape, s’est déroulé le lancement des travaux d’aménagement de l’axe Ouagadougou-Komsilga. En plus de ces voies déjà en construction, d’autres projets routiers sont en cours au niveau du ministère des Infrastructures. Il s’agit, entre autres, du projet d’élargissement et de renforcement de la rocade sud-est du boulevard des Tansoba, le projet de construction de l’échangeur du Nord, de la voie de délestage de Tampouy. Le réseau routier national classé se subdivise en trois catégories que sont: les routes nationales, les routes régionales et les routes départementales.
Selon le programme du gouvernement, toutes les routes nationales devraient être bitumées. Cependant, compte tenu du manque de moyens financiers, le choix des routes à bitumer se fait en fonction du niveau de trafic et de la rentabilité économique.
L’estimation des besoins dans la stratégie de développement du secteur des transports qui couvre la période 2011-2025 est de 1.758 milliards de F CFA pour une moyenne annuelle estimée à 117 milliards de F CFA. La construction des routes coûte cher à l’Etat burkinabè qui a besoin de l’appui des partenaires techniques et financiers pour la mise en œuvre de certains chantiers.
Germaine BIRBA
Le coût du bitume
D’après la Direction générale des routes, le coût du bitume dépend du type de structure de la chaussée et du lieu d’exécution des travaux. En rase campagne, le bitume coûte environ 250 millions de F CFA le kilomètre pour les bicouches, 280 millions de F CFA pour les tri-couches et environ 400 millions de F CFA pour les routes en béton bitumineux (BB). Par contre, en milieu urbain comme pour la ville de Ouagadougou, les bicouches des voies doubles coûtent 650 millions de F CFA le kilomètre, 450 millions de F CFA pour les routes en BB simples et 900 millions le kilomètre pour les BB en voies doubles. De plus, en fonction des réalités du terrain et de la variation du coût des produits pétroliers sur le marché, les différents montants peuvent évoluer.