Quelles sont les régions stratégiques capables de faire basculer le cours d’une élection si elles sont remportées par un candidat ? Sur quelles parties du territoire les candidats à l’élection présidentielle du 29 novembre prochain devront se battre pour remporter la clé de Kosyam?
Dans cette carte réalisée par L’Economiste du Faso, figure le top 5 des régions abritant le plus grand nombre d’électeurs.
En premier vient le Centre, qui comme lors de l’élection du 21 novembre 2010, représente la ville à gagner. Avec ses 1.016.929 électeurs inscrits, la province du Kadiogo a toujours été la «ville clé», à remporter pour devenir président.
Il est suivi par la région des Hauts-Bassins. Les quelques 618.036 électeurs du Houet, Kénédougou et du Tuy ont toujours fait partie des cibles favorites des candidats à la présidentielle. Pour ces élections, nombre de présidentiables ont ouvert leurs campagnes électorales dans ces localités. La troisième zone à courtiser de près reste la Boucle du Mouhoun. Cette région n’est pas seulement réputée pour être le grenier du pays, mais aussi pour le poids de son électorat dans le dénouement d’une élection. Cette année, ils sont 474.475 à changer le cours du vote. A ces trois régions s’ajoutent, cette année, le Nord (445.875) à la 4e place, le Centre-Est (436.053) en 5e position.
Ces zones clés représentent à elles seules 2.991.368 voix, soit la majorité des 5.571.020 électeurs inscrits pour le scrutin du 29 novembre prochain. Le candidat qui sortira en tête dans ces 5 régions prendra une longueur d’avance pour le poste de président du Faso.
Aussi, ce sera largement ouvert, en l’absence d’un président sortant. L’on se souvient, lors de la présidentielle de 2010, que l’ancien président, Blaise Compaoré, est arrivé en tête dans toutes les provinces.
Les deux opposants à avoir tiré leurs épingles du jeu n’ont réussi à remporter que 20% des voix dans leur fief. Pas de quoi inquiéter le candidat du CDP à l’époque.
L’UPC, conduite par Zéphirin Diabré, participe pour la première fois à une élection présidentielle, et n’a pratiquement pas de bastion, au regard des dernières élections législatives et municipales du 2 décembre 2012. Avec 19 députés et 1.615 conseillers municipaux, on ne peut parler véritablement d’assise, ni de base d’électorale solide pour ce parti. L’élection présidentielle du 29 novembre sera donc un défi pour l’UPC. Déjà en janvier dernier, lors d’un Club de L’Economiste du Faso, M. Diabré annonçait que «notre parti est installé dans toutes les provinces».
Le MPP non plus n’a pas de véritable bastion vu que c’est sa première participation à une élection. Va-t-il puiser dans l’électorat du CDP qui n’a pas de candidat? Quid des Sankaristes ?
Candidat pour la première fois à la magistrature suprême en 2005, avec le parti de l’œuf, Me Sankara avait réussi à avoir 4,88% des suffrages exprimés face à l’adversaire soutenu du CDP, Blaise Compaoré. En 2010, le score s’est amélioré avec 6,34% des voix. Cette fois-ci, lui et ses camarades espèrent fortement mieux. Le contexte leur semble favorable.
«Tous les jeunes qui sont sortis les 30 et 31 octobre sont dans la vingtaine. Pour nous, des Sankaristes sont nés et ont atteint la maturité», déclarait Nestor Bassière, le vice-président de l’Union pour la renaissance-Parti sankariste (UNIR-PS), au Club de L’Economiste du Faso en mai 2015.
Mais n’oublions pas que le parti de l’œuf s’est fait battre sur son propre terrain -celle de l’opposition- par le PDS de Arba Diallo. A sa première participation à une élection présidentielle, Arba Diallo et son parti ont raflé 8,18% des votes contre UNIR/PS (6,34%) qui en était à sa 2e participation.
Si la lutte pour le fauteuil présidentiel s’avère dur pour les différents partis politiques, elle le sera encore plus pour les candidats indépendants. Ces derniers, au nombre de 3, partent avec un gros handicap. Se faire un nom et se faire connaitre en 20 jours auprès des populations pour obtenir leur vote est une mission difficile. Et si Jean-Baptiste Natama et Issaka Zampaligré ont décidé de battre le pavé des villes et villages du pays pour présenter leurs programmes politiques, Boukary Ouédraogo dit Tintin a, quant à lui, adopté une autre méthode-attirer les électeurs vers lui par le biais de rencontres et diner-gala.
Lequel de ces méthodes marchera le plus? Les résultats des élections nous le diront.
La fin de campagne s’annonce chargée pour la ville de Ouagadougou et pour cause, les derniers grands meetings des candidats se tiennent toujours dans la capitale. C’est donc la dernière ligne droite pour nos 14 présidentiables.
N.K
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