Quelle stratégie avez-vous adoptée en matière de mobilisation des ressources pour financer votre programme politique si vous êtes élu? Cette question, L’Economiste du Faso l’a posée aux 14 candidats en lice pour l’élection présidentielle du 29 novembre 2015.
Pour Zéphirin Diabré, candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), «sur les 5 ans de mon premier mandat, je compte consacrer à notre effort de développement la somme totale de 15.000 milliards de F CFA». Cette somme sera mobilisée comme suit: «2.259,55 milliards de F CFA en 2016, 3.087,02 milliards en 2017, 2.914,02 milliards en 2018, 3.751,95 milliards en 2019 et 3.616,77 milliards en 2020». Ces ressources seront mobilisées aussi bien au plan interne qu’au plan externe, indique-t-il.
Quant à Salvador Yaméogo du Rassemblement des démocrates pour le Faso (RDF), il compte adopter un Programme présidentiel d’urgence (PPU). Les options stratégiques claires du PPU seront prises sur le modèle de développement à adopter, à l’issue d’assises nationales sur le développement du pays. Les assises se tiendront sur la base des conclusions du rapport d’évaluation du MAEP et ses recommandations, le bilan de la transition au plan institutionnel et politique, économique, social et culturel. «Un tel programme qui embrassera les infrastructures, l’agriculture, l’industrie, les mines et les services nécessitera des besoins en financement conséquents et le recours aux marchés financiers» Qu’en sera-t-il du financement du PPU? «Le PPU sera financé par le budget de l’Etat, le secteur privé et les bailleurs de fonds traditionnels du Burkina Faso». Dans sa stratégie de mobilisation des ressources, Ram Ouédraogo du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF) compte créer un Plan d’urgence Ram constitué de fonds spéciaux. Pour l’alimenter, Ram va pour la création et l’institutionnalisation d’une taxe dite écotaxe à laquelle seront assujetties toutes les sociétés minières opérant dans notre pays.
Aussi, des ressources seront générées par l’amélioration du niveau de recouvrement, l’élargissement de l’assiette fiscale, la maitrise de l’inflation, la réduction du train de vie de l’Etat et des responsables, la suspension des dépenses de prestige.
Tahirou Barry du Parti pour la renaissance nationale (PAREN) propose: «L’actionnariat populaire et la mobilisation des ressources internes à travers la révision des Codes des impôts, des douanes et des domaines, la lutte acharnée contre la fraude, les détournements», pour financer son programme politique.
Victorien Tougouma, candidat du Mouvement africain des peuples (MAP), explique que le financement de son programme politique est basé sur la croissance économique.
A la faveur des réformes et mesures engagées, il projette une croissance de 10% en 2018 et + 10% en 2019 et 2020. Aussi, il compte réduire le train de vie de l’État, lutter contre la corruption, la fraude douanière et fiscale. Un emprunt obligataire de 2.000 milliards de FCFA sera lancé pour les investissements. Des partenariats public-privé seront noués et un impôt sur la fortune, les véhicules de luxe, les piscines, les parcelles vides, sera institué.
Elie KABORE
Jean-Baptiste Natama mise sur l’efficacité des recettes et des dépenses publiques
Jean-Baptiste Natama, candidat indépendant, estime que «la mobilisation de tous les acteurs du système de gouvernance est nécessaire pour trouver les financements pour la mise en œuvre du programme politique que le peuple a choisi». La recherche de l’efficacité des recettes publiques en élargissant l’assiette fiscale et en incitant à la responsabilité fiscale sera prônée. L’efficacité des dépenses publiques permettra selon lui de dégager des ressources tout en maintenant la qualité de la dépense. «Je réduirai le train de vie de l’Etat pour réaliser des économies qui iront dans les investissements productifs en allégeant par exemple le Parc automobile de l’Etat au minimum indispensable. Je combattrai la corruption et l’évasion fiscale en réduisant par exemple les transactions financières directes entre clients et agents de l’Etat, en systématisant l’informatisation au niveau des régies de recettes et de dépenses… J’encouragerai le partenariat public-privé. Et je veillerai à l’efficacité de la coopération au développement, notamment avec les pays donateurs du Nord comme du Sud, les ONG, le secteur privé, tout en mobilisant les ressources et l’inventivité de la diaspora».