Le paysage bancaire de l’Uemoa en 2014 a été marqué par l’augmentation du nombre d’établissements de crédit, la forte présence des Systèmes financiers, d’établissements de crédit et des Systèmes financiers décentralisés (SFD), ainsi que le développement du mobile-banking, selon le rapport sur les conditions des banques dans l’Uemoa en 2014, paru le 23 octobre dernier.
Ainsi, selon le rapport de la BCEAO, au 31 décembre 2014, l’Uemoa comptait 131 établissements agréés, contre 127 pour la même période en 2013. Aussi, on dénombre 117 banques et 14 établissements financiers à caractère bancaire, soit une création nette de 3 banques et un établissement financier pour l’ensemble de l’Union.
L’activité bancaire quant à elle a été caractérisée par une croissance des ressources de 15,4% et une croissance des emplois de 19,7% entre décembre 2013 et décembre 2014. L’augmentation des ressources résulte d’une hausse de 16,2% des dépôts et emprunts. Celle des emplois est liée à un accroissement de 15,7% des crédits à la clientèle.
Le secteur de la micro-finance a été fortifié par la création de 11 unités, portant le nombre de SFD à 707 en fin 2014.
Qu’en est-il du crédit bancaire ? En 2014, les banques ont approuvé 606.701 dossiers de crédit, soit une augmentation de 2,29% par rapport à l’année précédente. Le Sénégal (25,01%), la Côte d’Ivoire (19,88%) et le Mali (17,3%) sont les pays où les banques ont approuvé le plus de dossiers de crédit. En revanche, la Guinée- Bissau (0,26%) et le Bénin (4,61%) sont les pays qui ont enregistré le moins de dossiers approuvés par les banques.
En ce qui concerne les financements mobilisés par ces dossiers, la Côte d’Ivoire (31,46%), le Sénégal (23,96%) et le Burkina (16,68%) sont les pays où les montants octroyés ont été plus importants. En Guinée-Bissau, au Niger et au Togo, les ressources mobilisées ont été nettement moindres.
Le cumul annuel des crédits mis en place par les banques à l’échelle de l’Union a augmenté de 16,6% en 2014. Il est en hausse dans tous les pays de l’Union. Les augmentations les plus significatives ont été relevées en Côte d’Ivoire (+23,3%), au Bénin (+16,6%), au Togo (+15,7%), au Burkina (+15,4%) et au Sénégal (+14,8%). La progression des crédits est ressortie faible au Niger (+1,4%) et en Guinée-Bissau (+0,3%).
Sur les trois dernières années, l’augmentation du volume des crédits est globalement observée pour l’ensemble des catégories de clients. Elle a bénéficié principalement aux particuliers. En effet, la part des crédits octroyés aux particuliers a atteint 15,1% en 2013 contre une proportion de 12% sur la période 2009-2011.
Cet accroissement semble confirmer l’effet de la politique d’encouragement du crédit aux particuliers, à travers les campagnes de promotion de la bancarisation. La hausse des crédits aux particuliers a été importante au Burkina et en Côte d’Ivoire où le volume a presque doublé entre 2012 et 2013.
Toutefois, note le rapport, en 2014, la part des crédits aux particuliers est descendue à 14,1%, du fait de la baisse enregistrée au Niger (-33,6%) et au Burkina (-5,9%), ainsi que de l’importance de la décélération constatée en Côte d’Ivoire. Au Burkina, les crédits aux particuliers ont été sensibles à la dégradation de la situation socio-politique, notamment à la fin de l’année 2014. Au Niger, la situation sécuritaire pourrait être un facteur explicatif de la baisse des crédits aux particuliers.
NK