Société-Culture

Coup d’Etat de septembre 2015

Le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a sonné la fin du désarment du RSP le lundi 6 octobre 2015. C’était en présence des chefs d’état-major des pays membres de la CEDEAO. Dans la foulée, le gouvernement a annoncé que la réaffectation des ex-Rsp est effective pour la plupart.

La Place de la nation, rebaptisée depuis l’insurrection populaire Place de la révolution, est le lieu par excellence des grands évènements au Burkina Faso. Elle a abrité la cérémonie de fin de désarment de l’ex-RSP le lundi 6 octobre.
Déjà à 9h, les riverains, les passants, de petits curieux ont abandonné leurs activités pour assister à cet évènement qui pour eux était historique. «Cette cérémonie est très significative pour nous. Elle marque la fin du film d’horreur du RSP. Les terroristes n’ont plus d’armes, donc c’est fini ! », lance Issa Koné derrière les barrières installées par les forces de sécurité pour contenir la foule. A l’intérieur de la place, sont exposés des échantillons de l’arsenal militaire jadis détenu au camp Naaba Koom II. Des lance-roquettes de courte et longue portées, des mitrailleuses électroniques, des blindés-commando et des mortiers de tirs d’infanterie. Bref, de quoi suscité la curiosité. Devant chaque arme, des loyalistes s’affairent à expliquer aux journalistes de quel type il s’agit, ainsi que sa portée. A partir de 9h30, des délégations des chefs d’état-major de la CEDEAO dont les tenues se distinguent de celles burkinabè font leur entrée. Puis, le Premier ministre Yacouba Isaac Zida, qui a droit aux acclamations de la foule. Le président de la commission technique chargée du désarmement de l’ex-RSP, le colonel Salif Tinguéry, prend la parole et rappelle que les chefs d’état-major du Bénin, du Togo, du Sénégal, du Niger, du Nigeria et du Ghana ont été mandatés lors du sommet extraordinaire de la CEDEAO du 22 septembre pour participer au désarment du RSP. Il s’est également étalé sur les difficultés que sa commission a rencontrées lors du désarmement qui a débuté le 25 septembre. « De simples comportements hostiles, il sont passés à des menaces, puis à des agressions physiques sur les militaires chargés de l’enlèvement du matériel », a-t-il confié. Ce qui a contraint la hiérarchie militaire, selon le colonel Tinguéry, à décider de la prise par la force de toutes les positions tenues par le RSP, soldée par l’assaut lancé le 29 septembre 2015 sur le camp Naaba Koom II. Le Premier minsitre, Yacouba Isaac Zida, pour sa part, a estimé que l’ex-RSP depuis sa création a été utilisé par le régime Compaoré pour freiner la démocratie au Burkina Faso. « Au lieu de contribuer à la protection des populations, ce corps était devenu une menace permanente pour la marche radieuse du peuple burkinabè et un instrument pour imposer la volonté d’un groupuscule », a laissé entendre le représentant du président du Faso.
Que deviennent les anciens membres du RSP ? Le secrétaire général du ministère de la Défense annonce que pour la plupart ils ont rejoint leurs affectations. On dénombre au total 1.141 au niveau de l’armée de terre. Les autorités expliquent ainsi que seulement quelques éléments sont encore dans la nature, et qu’un délai leur sera donné afin de rentrer définitivement dans les rangs.
J. Benjamine KABORE


Des cris et des selfies à n’en point finir

A la fin de la visite, pendant que les journalistes se précipitaient vers les chefs d’état-major pour leur arracher quelques mots. La foule, quant à elle, a pris d’assaut les chars. Des cris et des selfies à n’en point finir. « Ces armes nous appartiennent, le RSP a volé ces armes et les a utilisées contre nous », s’écrie Moussa Ouédraogo du haut d’un char. Elysé Zongo lui n’est pas du même avis: « C’est impressionnant! Je n’ai jamais vu de telles armes même dans les films de Jack Bauer. Ces armes n’appartiennent pas au Burkina, il faut trouver les vrais propriétaires ».

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