Le 16 septembre dernier, tout le gouvernement était pris dans la nasse du RSP à Kosyam pour ce qui deviendra le 6e coup d’Etat de l’histoire du pays. Mais ce fut un feu de paille. Le 25 septembre, le même gouvernement tient Conseil, mais cette fois-ci dans l’ancien palais présidentiel. La page de Kosyam semble définitivement tournée. Le Général Diendéré qui a assumé ce putsch et son échec s’est lourdement trompé d’époque. La pression internationale, la détermination des Burkinabè et de l’armée régulière ont eu raison de sa troupe d’élite. Et la magie du dialogue a épargné au peuple un bain de sang. C’est à l’honneur des protagonistes et surtout du médiateur, le Mogho Naaba qui a mis tout son poids dans la balance. La Transition reprend son souffle, mais qu’est-ce qu’on a eu peur! Il reste à évaluer la facture de cette folle semaine. Le bilan humain est déjà lourd d’une dizaine de tués et d’une centaine de blessés qui attendent justice et réparation. Jamais fête de Tabaski n’a été aussi austère. La grève générale a paralysé le pays, «sinistrant» encore plus une économie qui se remettait difficilement des conséquences des actes de vandalisme de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Exportateurs et importateurs sont à leurs calculettes, entre retards de livraison et invendus, pour évaluer le préjudice. Côté infrastructures, si les actes de vandalisme ont été limités cette fois-ci sur les biens des personnes, l’infrastructure routière devra refaire peau neuve. Pas une seule des grandes artères de Ouagadougou n’a été épargnée par le feu des pneus brûlés et des barricades. La note, là aussi, sera salée!o
Abdoulaye TAO
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