En principe, le 15 septembre 2015, les Burkinabè adopteront un nouveau rythme de travail. La journée continue adoptée en Conseil des ministres a fixé un nouvel horaire de travail dans les administrations publiques. De 7h à 15h30 avec une pause de 30 minutes. Même si cet horaire permet de respecter la durée légale journalière (8h) et hebdomadaire (40h) de travail, il n’empêche que sa mise en place nécessitera beaucoup de réaménagements.
Comme en témoigne le rapport d’étude sur l’instauration de la journée continue de travail produit en juillet dernier, la question de l’horaire continu engendre des interrogations «sur la vie professionnelle des agents publics et sur la vie personnelle des agents publics.» Néanmoins, l’étude précise que cette pratique comporte plusieurs avantages, notamment l’amélioration de l’organisation du travail et du rendement, la réduction de la facture énergétique et des dépenses courantes, la promotion de l’investissement et de l’emploi dans le secteur tertiaire, une meilleure organisation des loisirs et de la vie privée des employés et la diminution du nombre de déplacements pour les agents. L’une des premières retombées espérées de cette réforme est la création d’emplois dans le secteur tertiaire, notamment dans la restauration. Selon les résultats de l’enquête quantitative réalisée auprès des restaurants à Ouagadougou, un emploi direct est créé pour 18 repas servis. Dans cette hypothèse, le nombre d’emplois directs qui seront créés par l’horaire continu est présenté dans le tableau ci-dessus. Ainsi, 1.577 nouveaux emplois dériveront de cette mesure, si l’on suppose que 75% des agents publics y adhèrent.
L’application de la mesure permettrait à long terme d’équiper l’ensemble des administrations publiques en restaurants collectifs. Ce qui porte la prévision de créations d’emplois à 2.656 postes. Aussi, l’étude prévoit de généraliser les infrastructures de restauration dans un court délai et d’optimiser leur fonctionnement. Pour ce faire, il faudra: externaliser les services non administratifs, mutualiser les restaurants entre les différentes structures, mettre en place un plan progressif de financement des restaurants administratifs ainsi qu’un système de péréquation des prix et de chèques restaurants. Ce résultat attendu par le développement de la restauration au Burkina ne devrait pas occulter un autre phénomène lié au développement du secteur tertiaire.
Le nombre des débits de boissons en constante hausse. Dans un état des lieux effectué en juin –juillet 2014, on retient que la ville de Ouagadougou compte: 279 bars, 1.383 buvettes, 1.705 kiosques, 93 jardins, 25 boîtes de nuit, 99 caves, 286 cabarets, 250 restaurants. Quand on sait que tous offrent non seulement la restauration, mais aussi de la boisson à leurs clients, il faudra vite réglementer les restaurants administratifs qui seront mis en place afin d’éviter qu’ils ne deviennent des lieux de beuveries, ce qui bien sûr entrainera une création d’emplois mais en amont, réduira considérablement la productivité des agents publics.
NK