Les investissements directs marocains l’étranger ont effectué un bond de 30% l’année dernière, à 3,9 milliards de DH, établissant leur deuxième meilleur score en cinq ans. Une première, l’Afrique a capté moins de flux. Les montants investis, principalement au Sénégal et en Côte d’Ivoire, sont passés de 2 à 1,4 milliard de DH, soit un repli de 30%. Le continent attirait jusqu’ici l’essentiel des Ide marocains, surtout après le recentrage économique du Royaume. L’année dernière, la France a capté 35% des flux d’investissements et les Etats-Unis 17%.
La France, le premier partenaire économique du Maroc, est également en tête des pays d’accueil des Ide marocains. Elle a attiré 4,1 milliards entre 2010 et 2014 grâce surtout à des opérations de tailles importantes en 2012 et 2014. Sans surprise, deux pays africains en l’occurrence la Côte d’Ivoire et le Mali complètent le podium. Le Gabon se classe quatrième. Sur 3 DH investis, près de 2 DH sont dirigés vers ces quatre pays.
57% des Ide dirigés vers le secteur financier
Le secteur financier et les télécoms concentrent le gros des Ide marocains.
La configuration n’a pas beaucoup évolué ces dernières années, même si l’on remarque une accélération de l’internationalisation des entreprises non financières.
Sur la période 2010-2014, les banques ont investi 6,1 milliards de DH et les compagnies d’assurances 3,7 milliards de DH. Cela représente 57% des Ide sur la période. A côté, Maroc Telecom est l’autre fer de lance de la stratégie africaine du Maroc.
L’opérateur de téléphonie a engagé 2,3 milliards de DH. Mais, sa dernière grosse opération sur la période remonte à 2010. En janvier dernier, il a finalisé l’acquisition des filiales d’Etisalat dans six pays pour un montant de 474 millions d’euros, l’équivalent de 5,1 milliards de DH. Le groupe va régler la somme en cinq tranches sur cinq ans. Ces opérations viendront relever la part des investissements des entreprises non financières à partir de 2015.
Les entreprises non financières plus actives
L’année dernière, elles ont doublé leurs mises à 2,1 milliards de DH. Les groupes immobiliers et les cimentiers notamment sont à la tête de ce mouvement. Les perspectives de croissance prometteuses des pays subsahariens suscitent beaucoup d’intérêt.
L’Office des Changes a dans ce sens relevé le ticket d’investissement en Afrique de 30 à 100 millions de DH pour permettre aux opérateurs de saisir les opportunités qui pourraient se présenter. Les investissements dans le reste du monde sont plafonnés à 50 millions de DH. Par ailleurs, l’expérience développée par les banques marocaines sur le continent est un élément facilitateur pour l’investissement des firmes nationales.
F.Fa