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Développement durable : A la recherche du consensus sur le financement

La troisième Conférence internationale sur le financement du développement a réuni à Addis-Abeba des représentants politiques de haut niveau, au premier rang desquels des chefs d’État et de Gouvernement, aux côtés des ministres des Finances et ceux des Affaires étrangères et de la Coopération au développement.

Toutes les grandes institutions, les Organisations non-gouvernementales et autres entités du secteur privé ont aussi participé à l’animation de ce rendez-vous focalisé sur le soutien à la mise en œuvre du Programme de développement durable post-2015. La vingtaine de chefs d’Etat et la centaine de ministres ont tenté d’accorder leurs discours avec ceux des représentants de la société civile et du secteur des entreprises.
Mise en œuvre des objectifs de développement durable et éradication de la pauvreté, appel à l’aide publique au développement plus accrue et mieux ciblée, en particulier pour les pays les moins développés et les plus vulnérables, sont entre autres les intentions fortes manifestées par les parties prenantes. Les sujets sont centrés sur l’édification de nouvelles politiques.
Celles qui favorisent la croissance du secteur privé; le financement de la lutte contre le changement climatique. S’y ajoute l’amélioration de la coopération internationale en matière de fiscalité et l’augmentation des investissements dans la recherche et le développement technologique. De nouvelles initiatives de financement ont été annoncées pour soutenir ces ambitions.
Ainsi, au cours des trois prochaines années, les banques de développement s’engagent à affecter environ 400 milliards de dollars de financement. Elles promettent aussi de se mettre aux côtés des acteurs du secteur privé en vue de les aider à mobiliser plus de fonds en direction du développement durable. Abze Solar Sa, en partenariat avec le Pnud, va accroître l’accès à l’énergie renouvelable en Afrique subsaharienne, tandis que Solar Sister mettra l’accent sur l’accès des femmes à l’énergie renouvelable.

L’Ocde et le Pnud ont annoncé la mise en route d’un projet dénommé «inspecteurs des impôts sans frontières», qui soutiendra 200 déploiements d’experts en fiscalité entre 2016 et 2019. Leur rôle consistera à renforcer les capacités des fonctionnaires d’administrations fiscales de pays en développement afin de les aider à mieux traiter les questions concernant surtout des dossiers de fiscalité internationale.
Ces efforts visent à mettre un frein à l’évasion fiscale qui fait perdre de nombreuses ressources aux pays les moins avancés. Pour ce qui est de l’Afrique, l’Ong Oxfam estime les revenus fiscaux perdus en 2010 à 6 milliards de dollars. Il s’agit d’une grande préoccupation pour ces pays. Le président sénégalais Macky Sall qui a tenu l’un des discours introductifs de la Conférence d’Addis-Abeba est allé droit au but pour défendre les intérêts de l’Afrique, continent à la croisée des chemins, mais qui peut regarder le futur avec espérance selon ses termes. «Notre continent à trop longtemps subi le poids de l’histoire, pour se satisfaire du rôle d’un continent du futur. Pour nous, le futur se conjugue au présent et nous voulons être partie prenante au présent, pour préparer le futur avec l’ensemble de la Communauté internationale en investissant d’abord massivement dans l’agriculture. C’est la condition sine qua non du développement». Au titre du Nepad, déclare-t-il, «nous devons mobiliser 360 milliards de dollars d’ici 2040 pour réaliser le programme de développement des infrastructures du continent. Nous pouvons y arriver si par une collaboration franche et solidaire, nous travaillons tous ensemble pour relever certaines entraves parmi les plus sérieuses aux efforts de développement de l’Afrique. Nous devons lutter plus fermement contre les flux financiers illicites, la corruption, la fraude, l’évasion fiscale et autres formes de pratiques illégales qui font perdre à l’Afrique des ressources estimées entre 30 à 60 milliards de dollars par an. Plus que le montant de l’aide publique au développement».
Les grands actes d’Addis-Abeba sont un pas vers la grande réunion de septembre 2015 prévue au siège de l’Onu à New York pour le sommet sur le développement durable au cours duquel un programme de développement ambitieux et transformateur sera adopté avec des nouveaux objectifs basés sur les acquis de ceux du millénaire.
Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki Moon, a exhorté les dirigeants du secteur privé, y compris les chefs d’entreprises et des investisseurs institutionnels, à faire partie de la solution et d’envisager de nouveaux engagements pour les investissements dans le développement durable. Pour le patron de l’Onu, l’agenda mondial des Nations-unies a rallié le monde des affaires ces questions importantes.
Avec plus de 8.000 entreprises et 4.000 acteurs non-commerciaux venus de 160 pays, il peut «mobiliser une force mondiale des entreprises pour de bon».
Les besoins sont énormes, les défis nombreux. A commencer par l’éradication de la faim et la pauvreté d’ici 2030. L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) estime que le monde aurait besoin d’environ 267 milliards de dollars par an en moyenne de 2016 à 2030. «Cela signifie que pour chaque personne pauvre, nous avons besoin d’un investissement supplémentaire de seulement 160 $ par année, soit l’équivalent du prix d’un téléphone portable», explique Graziano da Silva, le Directeur général de l’organisation.
Christian KONE


Le Burkina veut réduire sa dépendance à l’aide

Pour la délégation du Burkina conduite par le ministre de l’Economie et des finances, Jean Gustave Sanon, l’accent sera mis désormais sur la mobilisation des ressources internes pour compléter l’aide traditionnelle. Le Gouvernement entend aussi renforcer la coopération sud-sud et la bonne gouvernance.
C’est une nécessité dans cette période où la situation de l’aide devient de plus en plus préoccupante au regard de l’évolution du contexte international marqué par la rareté des ressources, qui commande la mise en place de politiques qui aillent au-delà de l’aide. Pour l’heure, l’aide publique au développement, selon les chiffres du département de l’économie, demeure un outil incontournable du financement des projets et programmes du pays.
La mise en œuvre de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable repose en partie sur l’appui des partenaires au développement de qui le Burkina a sollicité les 34% du financement.

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