La représentation résidente de la Banque mondiale, en collaboration avec le ministère de l’Economie et des finances, a organisé une rencontre sur l’Evaluation de la performance des institutions nationales (Epin) communément appelée Cpia. C’était le 14 juillet dernier. A cette occasion, l’économiste en chef pour la région Afrique, Punam Chuhan-Pole, a présenté par visioconférence le contenu ainsi que la notation qui a été accordée au Burkina en 2014.
Premier constat, le Burkina recul dans le classement de 0,1 point.
Son score est de 3,7 points. Le pays est ainsi passé de la 5e place en 2013 à la 7e en 2014. Ce recul s’expliquerait par des chocs exogènes : la baisse des cours du coton et de l’or dont le pays est exportateur. Mais au-delà de ces chocs exogènes, les politiques du Gouvernement sont également en cause selon le rapport.
16 critères permettent de mesurer les performances des politiques et institutions publiques dans quatre domaines que sont : la gestion économique, les politiques structurelles, les politiques d’insertion sociale et d’équité et la gestion des institutions du secteur public. Ce secteur à lui tout seul représente 68% de la note pondérée, contre 24% pour les trois premiers. Et c’est dans ce bloc que le Burkina a fléchi.
Dans le rapport Cpia 2013, un des challenges que le Burkina devait relever dans ce bloc était l’amélioration de la qualité des prestations de l’administration, la transparence et la lutte contre la corruption. Sur l’inclusion et l’équité, l’attention des autorités avaient également été attirée.
Les pays sont notés sur une échelle de 1 à 6 pour chaque indicateur. Pendant les trois précédents classements annuels, le Burkina avait su garder sa note de 3,8 sur 6. Et dans le contexte actuelle de la Transition, il n’est pas exclu que cette tendance baissière soit maintenue en 2015.
La possible conséquence de cette contre-performance est la réduction de l’allocation des Fonds Ida. Le classement Cpia met 39 pays en concurrence dans l’amélioration des performances des politiques mises en œuvre au bénéfice des populations. C’est la sanction.
Mais tout n’est pas pour autant perdu, parce qu’après la divulgation du classement du Burkina, il s’agit de prendre des dispositions pour améliorer celui-ci en 2015. Une des méthodes de collecte des informations et des données sur les performances d’un pays consiste à renseigner un certain nombre de documents sur les réformes en cours et leurs résultats. Madame Diop de la Banque mondiale, qui a fait le rappel des performances du Faso en 2013, a insisté sur l’importance de mieux renseigner les guides qui sont soumis aux départements concernés.
Elle a déclaré que souvent les informations sont disponibles, mais ne sont pas transmises. Le Gouvernement a été interpellé sur ces questions, ainsi que les Osc et les médias qui participent régulièrement à cet exercice.
Le conseiller technique du ministre de l’Economie et des finances, Yamsékré Tiendrébéogo, qui présidait les échanges, s’est montré favorable à la mise en place d’un dispositif de collecte et de validation des informations demandées avant leur transmission à la Banque mondiale.
Concernant le volume précis de l’allocation attendue par le Burkina de l’Ida, l’information n’est pas encore disponible.
Depuis 1980, les notes de la Cpia servent à déterminer l’allocation de prêts sans intérêt et de dons aux 39 économies africaines éligibles à une aide de l’Association internationale de développement (Ida), le fonds du Groupe de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres de la planète.o
FW
Le classement des meilleurs
africains de la Cpia 2014
Rwanda 4
Cap-Vert 3,9
Sénégal 3,8
Kenya 3,8
Tanzanie 3, 8
Ouganda 3,7
Burkina Faso 3,7.