La deuxième Nuit du coton a tenu toutes ses promesses. Dédiée aux meilleurs producteurs de la zone de production de la Société des fibres et textiles (Sofitex), cette Nuit a reçu la visite d’un invité de marque, en la personne du président de la Transition, président du Faso, Michel Kafando.
Le président de la Transition s’est rendu dans la ville de Sya pour apporter son soutien aux acteurs de cette filière, dont les performances bénéficient à la croissance économique du pays.«Le coton est le moteur essentiel de développement du Burkina Faso. Il entre dans la détermination du taux de croissance et est le socle même de développement de notre pays. Je vois dans la célébration de cette soirée deux symboles : premièrement, c’est de magnifier tous les producteurs qui ont pris à cœur la cotonculture pour hisser notre pays un niveau sans pareil en Afrique. Une façon de reconnaître les mérites de tous ceux-là, et aussi encourager tous ceux qui n’ont pu être récompensés à faire autant en travaillant avec abnégation. Le deuxième symbole, c’est aussi un exercice d’émulation pour tous ceux qui vont entreprendre de produire du coton, qu’ils comprennent que c’est un travail valorisant. Je tiens à féliciter donc tous ceux qui ont été primés ce soir. Je leur dis que le travail est quelque chose qui récompense toujours».
Un des objectifs affichés par la Nuit du coton est de mettre à l’honneur «l’exception et le savoir-faire des meilleurs producteurs et productrices, de stimuler et émuler les autres cotonculteurs à suivre l’exemple des lauréats».
Les exemples à suivre cette année sont, entre autres, Fakoro Koné de la région cotonnière de Ndorola. Il est désigné meilleur producteur de la seconde Nuit du coton, avec une réalisation de 154 tonnes sur 98 ha emblavés, soit un rendement 1.580 kg/ha. Son prix est composé de nombreux lots dont un tracteur et un carnet d’épargne, le tout d’une valeur de 8.700.556 F CFA. Au niveau des Groupements de producteurs du coton (GPC), le premier prix est revenu au «GPC Bohokari» de Houndé dans le Tuy, qui a produit 1.507 tonnes de coton graine. Il a reçu des lots en nature et un carnet d’épargne, le tout d’une valeur de 10.300.000 F CFA. Pour cette édition, les organisateurs ont mis l’accent sur le rendement d’une part et d’autre part sur le volume de coton produit. «Le premier a vu la candidature de 1.720 producteurs individuels, tandis que le second a considéré l’ensemble des producteurs et des GPC, d’office comme candidats. Par conséquent, ce sont 167.471 producteurs et 7.016 Groupements de producteurs de coton qui y ont été candidats», a expliqué au public le président du jury.
Le directeur général de la Sofitex, Bernard Zougouri, a remercié les autorités pour leur soutien à la filière ainsi que les sponsors qui ont massivement soutenu l’événement. L’organisation d’un tel rendez-vous vise selon lui à maintenir les niveaux de production en qualité et en quantité, dans un contexte général de baisse de rendement sur le continent. L’enjeu est de maintenir le rang du Burkina qui vise 800.000 tonnes pour la présente campagne, ainsi que les revenus aux producteurs.
JB
Les doléances de Karim Traoré (président de Unpcb)
«Le souhait de l’ensemble de tous les producteurs du Burkina est la mécanisation de la filière. Nous remarquons qu’avec les changements climatiques, la période de semis est devenue courte. Donc, avec les tracteurs, les producteurs arrivent à rattraper les retards. Actuellement, il y a une forte sollicitation, c’est pourquoi nous avons demandé à l’Etat la commande de tracteurs exonérés pour l’ensemble des cotonculteurs du Burkina. Deuxièmement, nous avons assisté à la décoration des camarades. Nous pensons que cela est encourageant quand on sait que, de par le passé, le nombre des producteurs décorés était insignifiant. Cette initiative permet de galvaniser les producteurs, facteur d’amélioration de la production».
Fakoro Koné, meilleur producteur de l’année
«J’invite, simplement tout le monde à faire des efforts dans la production du coton. Le coton est un facteur d’autonomisation économique, et celui qui s’y lance à cœur joie ne va pas regretter. Mon défi actuel, c’est toujours faire plus, c’est pourquoi ce prix me réjouit, surtout le tracteur qui me permettra d’atteindre un haut niveau de production».