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Energie solaire : Africa Solar prend la mesure des efforts à fournir

La Communauté internationale souhaite multiplier les efforts pour assurer l’accès universel à des sources d’énergie modernes d’ici à 2030. Relever ce grand défi par une prise en charge de la question, en premier lieu par les Africains, si l’on veut donner un accès à 40% de sa population qui n’auront pas accès à l’électricité si rien n’est fait. Cette frange représente pourtant un marché intéressant pour les opérateurs de technologies solaires. Il reste à trouver les bonnes offres pour couvrir les besoins du continent qui, selon une étude de la Banque mondiale publiée en 2013 (Overview of the off-grid lighting market in africa), est en train de devenir le plus grand marché au monde pour l’électricité hors-réseau. Les réflexions devant précéder l’action, les universitaires s’y attèlent à Ouagadougou à l’occasion de la Conférence internationale sur l’énergie solaire dont la capitale burkinabè accueille la 2e édition (25-27 juin 2015).

Le focus est mis sur le marché du solaire en Afrique, sur ses atouts et ses faiblesses. «Dieu nous a bénis avec le soleil, utilisons-le», clame le Professeur Daniel Egbe de l’Université autrichienne Kepler, à qui est revenu la communication inaugurale de Solar Africa 2015 organisé par l’Institut international 2iE et l’Université de Ouagadougou.
Son confrère Tahar Achour de la Chambre patronale nationale des énergies renouvelables de Tunisie est convaincu que le virage vers le solaire est à conduire par les jeunes, car l’Afrique regorge de jeunes qui attendent de l’emploi dans ce domaine. Le secteur a besoin de jeunes techniciens du terrain et la formation professionnelle qualifiante dans les métiers du solaire est aujourd’hui un impératif. Selon l’expert en efficacité énergétique, «en l’espace de 7 ans, rien que dans le domaine du chauffe-eau solaire, on a pu créer plus de 5.000 emplois pour les jeunes techniciens formés à l’installation et à la maintenance des équipements». Abdoulaye Touré, chef du bureau «Cuiseur solaire», témoigne que les Centres de recherche et d’essais font leurs preuves au Sénégal. De nombreux artisans locaux y sont formés à la construction des fours solaires et à l’éclairage public à base de lampadaires solaires. Le solaire est même devenu un enjeu de campagne électorale.
Christian KONE


Le temps des décisions cruciales

Les patrons des sociétés nationales d’électricité, eux, attendent avec beaucoup d’impatience la vulgarisation des technologies du solaire. Abel Tella, directeur général de l’Association des sociétés d’électricité d’Afrique (Asea), suggère que les nombreuses conférences mettent plus l’accent sur les technologies «légères et directement accessibles», celles qui permettent de décharger le réseau électrique. Pour lui, après une vingtaine d’années de discours, il est temps que toutes les mairies des villes africaines décrètent l’éclairage solaire. Le Dg de l’Asea milite pour que les hôtels qui ne font pas fonctionner leurs chauffe-eau au solaire ne soient plus agréés par l’autorité de tutelle. Cependant, les décisions politiques doivent suivre pour ne pas laisser le marché aux matériels solaires de mauvaise qualité. A cette préoccupation, le ministre nigérien en charge de l’Energie, Foumakoye Gado, juge qu’il y a nécessité de mettre un dispositif en place pour certifier la qualité des équipements solaires qui entrent sur le marché africain. Sinon, la persistance des produits défectueux continuera d’amener de nombreux utilisateurs à mettre une croix sur le solaire, reconnu pourtant comme une alternative à la problématique de l’emploi. Avec ses pairs réunis au sein de la conférence des ministres africains de l’Energie, ils s’engageront en faveur de la fabrication de certains matériaux sur place et à l’ouverture des instituts de formation professionnelle aux filières du solaire.

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