Economie

Performances économiques S&P optimiste sur le Burkina

Dans son tout dernier communiqué publié le 5 juin dernier, l’agence de notation financière américaine Standard and Poor’s (S&P) a maintenu la note souveraine du Burkina Faso à «B». C’est en décembre 2014, quelques jours après l’insurrection populaire, que S&P avait abaissé cette note de «B» à «B-». Dès le 4 novembre 2014 déjà, le pays avait été placé par la même agence «sous surveillance, avec implication négative, en raison de la forte incertitude résultant de la situation politique qui prévaut dans le pays».

La note évalue la capacité d’un pays à rembourser ses dettes à l’échéance prévue. Une telle information sur le degré de solvabilité peut avoir un impact décisif sur les possibilités d’emprunt du pays concerné.
Avoir une note «B-» sur l’échelle de notation de S&P signifie que le niveau de crédit du pays est «très spéculatif». L’agence n’accorde donc pas une totale confiance à la capacité de remboursement du Burkina sur ses éventuels emprunts en ce moment. Toutefois, elle reste optimiste pour ce qui concerne l’avenir.
Son appréciation de l’avenir du Burkina sur le plan de sa solvabilité a positivement évolué par rapport à ce qu’elle disait dans son communiqué de décembre 2014. S&P est, en effet, moins pessimiste qu’il y a 6 mois quant aux perspectives de reprise économique du Burkina.
Un regain d’optimisme qui s’appuie sur le fait que l’agence de notation estime que «le processus de transition démocratique, qui doit s’achever par des élections en octobre 2015, est sur la bonne voie ». Malgré donc une légère dégradation des indicateurs macroéconomiques du pays en 2015, S&P parie sur «une transition démocratique réussie» et, par conséquent, «une embellie économique dès 2016». «À supposer qu’un nouveau Gouvernement soit en place en 2016, nous anticipons qu’une hausse de la production électrique et minière, ainsi qu’une augmentation des investissements publics seront les moteurs de la croissance sur la période 2016-2018», estiment les analystes de Standard & Poor’s. L’agence rappelle cependant la faiblesse des institutions du pays et du développement économique, leur dépendance aux bailleurs de fonds et aux donateurs en cas d’échec de la transition démocratique.
Néanmoins, l’agence se félicite de l’endettement modéré du pays. Estimée à 24,5 % en 2015, la dette du Burkina Faso devait rester dans l’ordre de 29 % en 2018.
Karim GADIAGA


 

Une embellie après des élections «réussies»

En décembre 2014, S&P prévoyait une croissance du Pib du Burkina dans l’ordre de 4,5% en 2015. Cette estimation est revue à la baisse dans le communiqué 5 juin 2015. La croissance du Pib pour 2015 est désormais prévue à 4 %, en raison du recul des investissements et de la consommation. Mais partant de l’éventualité de la bonne tenue des élections de 2015, S&P prédit une nouvelle accélération de la croissance dès 2016. La croissance du Pib devrait s’afficher à 6 % en 2016, selon le communiqué du 5 juin de l’agence. C’est mieux que dans les prévisions de décembre 2014 où S&P pariait sur 5,5 % en 2016 et 6 % en 2017.
Au titre des points positifs, l’agence a également noté « avec satisfaction » que la dégradation du déficit budgétaire est moindre qu’attendue. Ce déficit, anticipé à -4 % du Pib en 2014 et -4,5 % en 2015 dans la note de décembre dernier, a été ramené à -1,7 % du Pib en 2014 et -2,5 % en 2015. o


 

Gouvernance foncière / L’Observatoire national commence ses investigations

• Mieux comprendre les problématiques

• Prévenir les conflits fonciers

Si tout se passe comme prévu, d’ici fin 2020, le Burkina Faso devrait disposer d’informations fiables sur son foncier rural et urbain. L’Observatoire national du foncier, mis en place il y a presque un an, vient de lancer son programme quinquennal. Il ambitionne de résoudre les problèmes de la gouvernance foncière, avec comme préalable la collecte, le traitement et la mise à disposition de données crédibles, non fragmentées et faciles d’accès. Pour les gérants de la structure, la gouvernance foncière est d’actualité avec des enjeux et des défis au regard de la sensibilité de la question.
Selon le président du Conseil d’administration, Dr Albert Djigma, les décideurs ont besoin de l’information quand ils le souhaitent. Les populations doivent pouvoir accéder à l’information si elles veulent connaître et protéger leurs droits. Sans oublier que l’amélioration de la transparence dans les transactions foncières ne peut que reposer sur des chiffres qui reflètent la réalité. Les données à capitaliser aideront aussi à l’analyse et à l’éclairage des problématiques foncières et, partant, accompagneront les réformes nécessaires tant au niveau politique, institutionnel que juridique.
L’Observatoire national du foncier doit sa création au Millenium challenge account Burkina, qui à la fin de son programme, a jugé utile de susciter l’avènement d’un organisme, surtout après avoir mesuré les importants acquis du projet de sécurisation foncière. Association d’intérêt public, à but non lucratif, l’Observatoire national du foncier au Burkina Faso (Onf-Bf) regroupe les représentants des acteurs intéressés aux questions liées à la terre, tous ont participé à élaborer les textes régissant l’organisation et le fonctionnement de la structure. Pendant les cinq prochaines années, le secrétariat exécutif, cheville ouvrière de l’Observatoire, dirigé par Issifou Ganou, s’attachera à aborder les problématiques diverses: gestion des espaces locaux de ressources naturelles d’utilisation commune et des terrains destinés aux équipements collectifs, fiscalité foncière et immobilière, litiges fonciers et gestion alternative des conflits, marché foncier et transparence des transactions, sécurisation foncière, hypothèques et destinations de terrains.
Christian KONE

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