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Situation nationale : Le diagnostic du médecin Zida

Que retenir du discours sur la situation nationale tenu par le Premier ministre Zida devant la représentation nationale? Il n’est en service que depuis 6 mois, mais pour les obligations du rituel républicain, et au nom de la continuité de l’Etat, le Premier ministre a dépeint la situation de l’année 2014 à nos jours. Ce n’est donc pas son bilan. Au cours de l’exercice, l’homme a réussi une belle jonction entre le bilan du précédent Gouvernement et les actions en cours proposées par le gouvernement de la Transition. Au final, les élections restent la priorité numéro 1, mais le Gouvernement garde un œil attentif sur les indicateurs économiques afin de passer la main au prochain pouvoir dans de bonnes conditions.

Le Discours sur l’état de la nation se tient exactement à 4 mois des élections du 11 octobre prochain. La précampagne est déjà en cours en attendant l’ouverture officielle de la campagne elle-même. Sur la préparation de ce rendez-vous, le Gouvernement semble avoir réuni les moyens nécessaires. Le budget global de l’organisation de ces élections est d’environ 68 milliards de F CFA. Il est constitué de fonds mobilisés par le budget de l’Etat et d’appuis de partenaires multilatéraux et bilatéraux. Dans le cadre de la préparation de ces élections, a eu lieu la révision controversée du Code électoral. Pour le Premier ministre, l’adoption du nouveau Code «a permis de considérer les valeurs pour lesquelles le peuple s’est battu les 30 et 31 octobre 2014. Zida a rappelé les options retenue de façon consensuelle par son Gouvernement par rapport à la tenue des élections: le report du vote de la diaspora, le couplage du scrutin présidentiel avec les législatives, le décalage du scrutin pour les municipales en janvier 2016».
Ces élections se préparent dans un contexte économique difficile hérité de l’ancien régime. «Au plan national, elle a été influencée par la crise sociopolitique qui a atteint son paroxysme avec l’insurrection populaire d’octobre 2014 et la mauvaise pluviométrie. Ces facteurs ont induit un taux de crois
sance de 4% en 2014 pour une prévision de 5,5%. L’inflation, quant à elle, s’est située à une moyenne de -0,3 % en 2014 contre 0,5% en 2013.
Le gouvernement Zida a pris une série de mesures pour assainir la situation, d’où le Budget d’austérité adopté dans le cadre de la loi de finances gestion 2015, «caractérisé par un ensemble de mesures sur la réduction du train de vie de l’Etat» et «une importance particulière au financement des élections d’octobre 2015». Toujours dans l’optique d’atténuer la crise et de relancer l’activité, le Gouvernement a adopté le Programme socioéconomique d’urgence de la transition (Psut) d’un coût total de 25 milliards de FCFA pour soutenir les initiatives des jeunes et des femmes et le renforcement des infrastructures éducatives et sanitaires. C’est dans cet esprit qu’il faut placer la relecture du Code minier selon le Pm, qui prend en compte les intérêts des populations à travers la création d’un fonds de développement local. Il a par ailleurs appelé les populations riveraines à la retenue et promis aux investisseurs que des mesures sont en cours pour protéger leurs biens et investissements, car «les problèmes de cohabitation entre les mines et les populations riveraines, entre l’exploitant artisanal et l’exploitant industriel, ainsi que les différentes revendications des travailleurs des mines

ont joué négativement sur la performance globale du secteur». Il appelle donc au dialogue et au civisme parce que «sans le civisme, le dialogue et le travail, il n’y a point de paix sociale durable et encore moins de développement».

FW


 

 

 

La vision du Gouvernement pour la suite

«Cette vision systématise et amplifie les aspirations fortes des acteurs de la société burkinabè. Il s’agit de la vision :
– d’une Nation unie, solidaire et de paix tenant ses fondements de la liberté, de l’égalité et de la souveraineté des peuples;
– d’une Nation de justice caractérisée par l’existence d’un Etat fort et de droit qui, au lieu d’opprimer, se révèle comme un instrument de promotion et de sécurisation de la collectivité;
– de l’indépendance de la justice;
– de la réduction significative de l’impunité et de la corruption ;
– d’une démocratie forte, juste et appropriée par l’ensemble des acteurs ;
– d’une économie compétitive et prospère, intégrée dans les économies régionale et mondiale;
– de la femme émancipée, libre ayant accès aux ressources dans l’équité et présente dans la sphère de prise de décision;
– d’une jeunesse moins marquée par le chômage et intimement associée à la prise de décisions déterminant l’avenir qui est le leur;
– de l’accès de tous au minimum social commun, c’est-à-dire les services sociaux essentiels que sont la santé, l’éducation et le travail décent».

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