Plus on s’approchera du mois fatidique d’octobre, plus le cœur du pays battra plus fort. Il y a ceux qui ont hâte de quitter les affaires, ceux que les affaires vont quitter et ceux qui sont pressés d’entrer en affaires. Ce croisement d’intérêts à l’entame du compte à rebours va réserver un cocktail de surprises. Il va révéler le vrai visage de certains de nos dirigeants ou aspirants. Entre gaffes, coups bas et tentatives de changer de règle du jeu, les politiques n’ont pas fini de nous surprendre. Il faut espérer que ces débordements n’entament en rien la sérénité de la campagne qui s’annonce déjà très ouverte. Les premiers dérapages verbaux inattendus de cette précampagne sont le fait de personnalités au cœur de la transition politique en cours: le président Kafando, lui-même, et le docteur Ablassé Ouédraogo, investi récemment par son parti, le Faso autrement. Si les propos ethnicistes du second sont dangereux pour la cohésion sociale, ceux du premier peuvent jeter un doute sur la neutralité de la Transition qu’il dirige.
Le vrai problème que crée cette sortie médiatique du président, c’est qu’elle bat en brèche une des stratégies de l’ex-parti au pouvoir qui consistait à dire que les ténors du Mpp, dont son président actuel, sont également concernés par l’article 135 et que, pour la paix et la cohésion sociale, il ne faudrait pas prendre le risque de les exclure du scrutin alors qu’il est de notoriété publique qu’ils sont parties prenantes de l’insurrection et qu’ils en attendent les dividendes . De ce côté-là, il faudra revoir les cartes, en attendant que le juge qui sera saisi du dossier des candidatures tranche enfin.
Abdoulaye TAO