Pour la première fois, un rapport sur l’entrepreneuriat burkinabè est mis à la disposition des Burkinabè et des investisseurs étrangers par le Gobal entrepreneurship Monitor, à travers le Laboratoire de recherche en gestion des entreprises et des organisations (LaReGEO). Ce rapport a été rendu public, le jeudi 4 juin 2015, à l’Institut des sciences sociales et de la population (ISSP) de l’université de Ouagadougou.
Le remède adéquat dans la lutte contre le chômage au Burkina Faso est l’entrepreneuriat des jeunes. Des ateliers, des fora et des séminaires ont été organisés pour encourager l’initiative entrepreneuriale des jeunes. Cependant, jusqu’à aujourd’hui, il n’existait aucun rapport annuel sur l’entrepreneuriat burkinabè comme il en est le cas pour bon nombre de pays. Pour la première fois, le Global entrepreneurship Monitor, en collaboration avec le Laboratoire de recherche en gestion des entreprises et des organisations (LaReGEO), et l’appui du Centre d’études, de documentation et de recherche économiques et sociales (CEDRES), a mis à la disposition des Burkinabè ce rapport intitulé «L’entrepreneuriat au Burkina Faso: Attitudes, Activités, Aspirations et Conditions-Cadres».
La mesure sociologique des attitudes a porté sur la perception des opportunités, la perception des compétences, la peur de l’échec et l’intention d’entreprendre. Celle des activités entrepreneuriales est représentée par le taux global de l’Activité entrepreneuriale émergente (TAE). L’évaluation des aspirations entrepreneuriales fait référence aux objectifs que se sont fixés les entrepreneurs en termes d’innovation, pendant que les conditions cadres capturent le contexte socio-économique, politique et législatif dans lequel les individus agissent et prennent leurs décisions.
Dans la pratique, deux enquêtes ont accouché de ce rapport. La première enquête a consisté à administrer un questionnaire à une population-mère de 2.850 individus dont l’âge varie de 18 à 64 ans. Pour que l’échantillon soit représentatif de la population du Burkina Faso, les enquêteurs ont procédé par un tirage aléatoire sur toute l’étendue du territoire national. La seconde enquête a été réalisée auprès de 37 experts en entrepreneuriat dont les champs de compétences couvrent 9 domaines institutionnels parmi lesquels il y a l’accès au financement, l’éducation et la formation, le transfert de technologies, les infrastructures commerciales, l’ouverture des marchés nationaux, etc.
La mauvaise note de l’enseignement primaire et secondaire
En conclusion générale, on retient que 66% des individus enquêtés se sentent compétents pour entreprendre et 42% d’entre eux ont effectivement l’intention d’entreprendre.
Le Burkina vient en tête des cinq pays qui ont participé à l’enquête 2014 (Ouganda, Botswana, Angola, Cameroun et le Burkina) en termes de nombre d’Entreprises établies (EE), avec 18%. A chacune des réponses des experts était associé un score variant sur une échelle de 1 à 5. La «Politique de régulation du Gouvernement» recueille le score le plus élevé avec 3,09 points. La plus faible note revient à «L’enseignement primaire et secondaire», avec 1,25 point. Le rapport indique donc que comparé à d’autres pays comme le Botswana ou l’Afrique du Sud, le Burkina Faso a beaucoup de progrès à faire en matière d’enseignement primaire et secondaire afin de mieux préparer sa jeunesse à l’entrepreneuriat. Il en est de même pour le transfert de technologies, le financement et le dynamisme du marché intérieur, où l’écart est plus ou moins grand par rapport aux autres pays.
Les enquêtes de Global entrepreneurship Monitor se focalisent sur l’individu-entrepreneur, contrairement à celui de Doing Business. C’est la plus vaste enquête sur l’entrepreneuriat au monde. Elle a débuté en 1999 par Babson College et London Business School, avec 10 pays participants. 73 pays, y compris le Burkina Faso, ont rejoint le réseau cette année, soit plus de 206.000 individus et 3.936 experts interrogés.
OS