Relecture des textes statutaires et organisation d’élections transparentes. Telles sont les principales missions qui ont été confiées à la délégation spéciale de la Chambre de commerce aux lendemains de la dissolution de l’Assemblée plénière en décembre 2014. C’est Birahima Nacoulma, président du Conseil national du patronat burkinabè (Cnpb), qui a été désigné pour diriger cet organe transitoire composé de 5 membres.
Sur la marche de la transition à la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (Cci-BF), le président de la délégation spéciale a fait le point dans une interview accordée au trimestriel d’informations de l’institution, paru en fin avril dernier. «Sur le point de la relecture des textes statutaires, nous sommes très avancés.
Je dois dire que la Cci-BF dispose de textes statutaires et réglementaires bien élaborés. Le problème se pose simplement au niveau de l’application de ces textes», expliquait le président de la délégation spéciale. La réception des candidatures pour le recrutement d’un consultant chargé de la relecture des textes a été clôturée le 22 mai 2015. L’attributaire de cette tâche devrait l’exécuter dans un délai d’un mois. C’est après le bouclage de la phase de relecture des textes que la date des élections sera fixée. Brahima Nacoulma avait affirmé que les élections seront tenues dans le délai de 6 mois imparti à la délégation spéciale. Si le président s’est voulu formel dans sa réponse, il faudra néanmoins reconnaitre aujourd’hui que ce délai va être visiblement dépassé. Cela fait déjà un semestre que la délégation spéciale est en place et aucune date n’est encore annoncée pour les élections.
On en est encore à la phase de la relecture des textes. Avant cette phase, le travail de la délégation spéciale a consisté à rencontrer les différents acteurs de la Cci-BF. La Cci-BF est une institution dédiée au milieu des affaires. Elle est dotée de la triple mission consultative, administrative et représentative. Ce sont donc les associations et groupements représentant des secteurs d’activités économiques, plus d’une centaine, qui ont été reçus dans le cadre d’une démarche participative.
Karim GADIAGA
Certaines dispositions devraient être modifiées
Dans son interview, le président Nacoulma a laissé entrevoir des points qui suscitent des discussions : «Le Burkina Faso a plus de 40 mille entreprises enregistrées au registre du commerce. Si tous ces entrepreneurs veulent faire partie de l’Assemblée plénière de la Cci-BF, nous aurons évidemment de grosses difficultés. Actuellement, les textes de l’institution prévoient 123 membres consulaires, ce qui est déjà considérable et représentatif. Etant donné que le mandat d’élu consulaire est gratuit, d’aucuns estiment qu’il faut augmenter le nombre des élus. Mais de façon indirecte, cela va nécessairement induire des charges financières, en termes de logistique, d’infrastructures, etc. Par conséquent, il faut définir un quota raisonnable et élaborer des critères objectifs d’affectation des sièges aux régions et aux provinces. Le principe du poids économique utilisé jusque-là semble poser problème, parce que certains pensent que cela ne cadre pas avec les réalités du terrain. Dans ces conditions, il faut trouver une formule alternative qui fera l’objet d’un consensus».