Les objectifs de la campagne humide lancée le 4 juin dernier sont d’environ 5 millions de tonnes de céréales et 1,6 million de tonnes de cultures de rente. En ce qui concerne les autres cultures vivrières, le département de l’Agriculture souhaite un million de tonnes. La représentation faitière du monde rural trouve ces objectifs atteignables. Selon Bassiaka Dao, le président de la Confédération paysanne du Faso (Cpf), ces niveaux de production pourraient être dépassés si les exploitants agricoles optent pour les variétés à cycle court et à haut rendement. La campagne en démarrage est placée sous la volonté du monde rural de promouvoir la vulgarisation des technologies innovantes pour améliorer durablement la productivité des exploitations agricoles familiales. «Ce sont les acteurs clés du développement agricole de notre pays et de l’atteinte de la sécurité alimentaire», a affirmé le ministre de l’Agriculture, François Lompo.
L’ambition, cette année, c’est d’arriver à des niveaux de production qui permettraient aux ménages burkinabè, surtout agricoles, de couvrir leurs besoins céréaliers avec la production de la campagne 2015-2016. L’on se rappelle que la précédente campagne, après avoir connu un début tardif, a enregistré une production céréalière d’environ 4,7 millions de tonnes, plaçant 43% des ménages agricoles dans une situation de vulnérabilité alimentaire.
Cette fois-ci, le Gouvernement promet mettre tous les atouts du côté des producteurs pour l’atteinte des objectifs de la présente campagne. Ainsi prévoit-il aménager 3.200 ha de nouveaux bas-fonds et réhabiliter 1.427 ha de nouveaux périmètres irrigués.
Le département de l’Agriculture annonce aussi la mise à disposition de 4.800 tonnes de semences améliorées à prix subventionnés à hauteur de 90%, dont 3.850 tonnes de semences de céréales. À cela s’ajoute les 14.000 tonnes d’engrais également subventionnées.
Certains producteurs bénéficieront d’équipements agricoles et d’animaux de trait. Cet accompagnement, selon le ministre Lompo, sera productif si les producteurs et leurs organisations font, de leur côté, montre de professionnalisme, de bonne gouvernance et de responsabilité.
Les deux autres projets lancés le 4 juin à Yako en même temps que la campagne agricole humide 2015-2016 participent du soutien public au monde rural. Le projet Neer-Tamba doté de 56 milliards de FCFA par le Fonds international de développement agricole déroule sur 8 ans des actions en lien avec la gestion participative des ressources naturelles et de développement rural dans les régions du Nord, du Centre-Nord et de l’Est.
L’appui à la structuration des filières riz et maïs en vue d’améliorer leur compétitivité obtient 525 millions de FCFA de la Commission de l’Uemoa pour un projet d’une durée de trois à partir de 2015.
Christian KONE
Des prévisions pluviométriques optimistes
Le bulletin spécial de suivi de la campagne agropastorale en Afrique de l’Ouest produit par le centre Agrhymet en mai 2015 prévoit des dates de début de saison tardives à normales dans la zone qui s’étend sur l’Est du Burkina Faso et des dates de début précoces à normales sur le Centre du pays.
La Direction générale de la météorologie (Dgm) indiquait également que le Burkina pourrait connaître une pluviométrie normale avec une tendance excédentaire sur l’ensemble du territoire pour les périodes de juin-juillet-août.
Une fin tardive à normale est prévue pour l’ensemble du pays qui pourrait aller de la deuxième décade de septembre à la première décade d’octobre, soulignait le communiqué de la Dgm publié courant mai.