L’Afrique a choisi son banquier. Donné favori depuis le début des élections, le candidat nigérian Akinwumi A. Adesina a été élu 8e président de la Banque africaine de développement (Bad). Akinwumi Adesina a été élu avec 58,1% des voix (60,5% des voix africaines), devant le Tchadien Bédoumra Kordjé (31,6% des voix) et la Capverdienne Cristina Duarte (10,27%).
Élu Africain de l’année en 2013 par le magazine Forbes pour ses réformes dans le secteur agricole, M. Adesina, âgé de 55 ans, représente un pays considéré comme la nouvelle locomotive économique de l’Afrique. Le Nigeria est le premier producteur de pétrole et le pays le plus peuplé du continent. Son élection représente un tournant pour la Bad. Une règle non écrite voulait en effet que l’organisation soit dirigée par un ressortissant d’un pays de petite ou moyenne taille, ce qui n’est pas le cas du Nigeria.
Actuel ministre de l’Agriculture et du développement rural de la République fédérale du Nigeria, il a également occupé le poste de vice-président (politiques et partenariats) de Alliance for a green revolution in Africa (Agra).
Le nouveau président prendra ses fonctions le 1er septembre 2015. La Banque africaine de développement, qui fête ses cinquante ans, est une institution financièrement solide. Sous l’impulsion de Donald Kaberuka, la banque a triplé son capital depuis 2003 pour le porter à 91 milliards d’euros.
N.K
Nom: Akinwumi A. Adesina
Nationalité: Nigérian
Date de naissance: 6 février 1960
Fonction/ Responsabilités actuelles: Ministre de l’Agriculture et du développement rural de la République fédérale du Nigeria
Fonction/ Responsabilités antérieures: Vice-président (politiques et partenariats) de Alliance for a green revolution in Africa (Agra)
Diplômes universitaires:
Doctorat en Agroéconomie, Purdue university, États-Unis (1988) – Thèse de doctorat primée pour sa qualité remarquable
Maîtrise en Agroéconomie, Purdue university, États-Unis (1988)
Licence (mention Très honorable) en Agroéconomie à l’Université de Ife, Nigeria (1981).
Sa vision pour la Bad et l’Afrique
«Ma vision est d’aider à bâtir une nouvelle Afrique caractérisée par une croissance durable et partagée dans la prospérité, qui est unie, en paix et en sécurité, intégrée sur le plan régional et compétitive sur le plan mondial; un continent d’espoir, d’opportunités et de liberté, où la prospérité est partagée par tous. Une Afrique ouverte au monde, dont les Africains sont fiers. Pour assurer l’émergence de cette nouvelle Afrique, nous devons reconnaître et apprécier les acquis remarquables que nous avons réalisés dans le passé, engager une réflexion critique sur les nouveaux défis à relever à l’avenir et réorienter notre démarche stratégique. La Bad, la principale institution de financement du développement en Afrique, a un rôle majeur à jouer dans cette aventure de transformation. Je m’attèlerai, pendant ma présidence, à :
– construire et à consolider les acquis remarquables déjà réalisés par les précédents présidents de la Banque et à travailler en étroite collaboration avec les actionnaires de la Banque pour appliquer son plan stratégique afin de mettre la Banque sur la voie de meilleurs rendements, de l’efficacité et de l’efficience propres à lui permettre d’imprimer la transformation en Afrique;
– servir de catalyseur pour mobiliser des ressources à l’échelle mondiale pour la Banque et le continent grâce à des partenariats stratégiques;
– mettre à profit les guichets de prêts à des conditions de marché et concessionnelles du Groupe de la Banque pour garantir que des ressources financières suffisantes soient mises à la disposition de tous les pays membres régionaux par la Banque africaine de développement (Bad) et le Fonds africain de développement (Fad);
– doter la Banque d’un personnel multilingue de premier choix ayant les compétences requises pour l’avènement d’une nouvelle Afrique. Les ressources humaines de classe mondiale, respectant la diversité et la parité hommes-femmes, comprendront des cadres respectés sur le plan mondial, et des mesures d’incitation fondées sur le rendement seront adoptées pour retenir et attirer des compétences de première qualité ;
– susciter des systèmes solides de déontologie, de transparence, de bonne gouvernance et de responsabilisation au sein de la Banque afin qu’elle soit connue comme «la Banque africaine pour l’intégrité»;
– assurer que la Banque adopte une «approche centrée sur l’être humain» et qu’elle puisse satisfaire les besoins et les aspirations de millions d’Africains – une véritable Banque de développement pour l’Afrique ;
– transformer la Banque en une «institution d’excellence» pour les questions de développement en Afrique, en forgeant des partenariats renouvelés et solides avec ses États membres, l’Union africaine, la Commission économique pour l’Afrique et les communautés économiques régionales ;
– rallumer chez le personnel de la Banque la passion de travailler avec diligence et le don de soi pour accomplir la mission que celle-ci s’est fixée de promouvoir le développement économique durable et le progrès social dans ses pays membres régionaux. o