Dossier

Enseignement supérieur 51 milliards de F CFA d’engagement pour le secteur public

Le Gouvernement ne perd pas du temps pour aller à la concrétisation des engagements pris lors de la table ronde des bailleurs de fonds consacrée au financement du Plan de développement de l’enseignement supérieur (Pnades), tenue mi-mai 2015 à Ouagadougou. Le ministère de tutelle, avec le concours du département de l’Economie et des finances, installe ce 28 mai un comité de suivi des recommandations, des conclusions et des engagements issus de la réunion. Il va désormais travailler à entrer en possession des promesses de financement faites.

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Michel Filiga Sawadogo, se réjouit des résultats de la table ronde. Les représentants d’institutions financières internationales, les opérateurs économiques et les représentants diplomatiques ont été sensibles à la sollicitation. Le Gouvernement cherchait 147 milliards et en a obtenu environ 51. Cette somme représente les 35% des fonds recherchés pour le compte de la première phase du Pnades. La cinquantaine de milliards promise le 15 mai vient, pour la grande majorité, des partenaires techniques et financiers et d’institutions bancaires internationales. Le reste de l’argent est à mobiliser au plan national. La loterie nationale du Burkina a annoncé une contribution directe de 100 millions de FCFA et la majoration de 100 millions au titre de son soutien au Fonds national pour l’éducation et la recherche (Foner) qu’elle appuie déjà à hauteur de 250 millions l’an.
Selon le secrétaire permanent du Pnades, Kirsi Armand Kaboré, «il y a d’autres formes de contributions. Les sociétés de téléphonie mobile, les entreprises minières, plusieurs d’entre elles ont pris des engagements, chacune dans le domaine où elle pense pouvoir contribuer au développement de l’enseignement supérieur. Elles attendent du Gouvernement que le cadre partenarial soit mis en place pour garantir les intérêts mutuels et donner les orientations et les domaines dans lesquels elles peuvent s’investir sous formes de contributions directes ou de réalisations d’infrastructures dans le cadre de la location en partenariat public-privé». Les promoteurs du Pnades sont satisfaits parce que, pour la première fois, ils ont le sentiment que l’enseignement supérieur engrange des moyens assez importants pour son financement.
Pour le moment, la main tendue au privé n’a pas produit de résultats considérables. De l’appréciation des chargés du Plan national d’action pour le développement de l’enseignement supérieur, jusqu’à présent, le secteur privé productif a peu participé au financement de ce sous-secteur. Ils sont favorables à l’adoption de nouvelles approches et mesures attrayantes à même d’inciter la contribution plus importante du privé national au financement de l’enseignement supérieur.
Les autorités du ministère chargé de l’Enseignement supérieur se proposent de développer des mécanismes de concertation avec le secteur privé pour qu’il participe à la définition des priorités en matière de formation et qu’il accepte de jouer sa partition en matière de financement.
L’option d’organiser un emprunt public obligataire est toujours à l’étude au niveau du secrétariat du Pnades. «L’idée est toujours en cours et discutée au cours des missions de plaidoyer et de lobbying avec certaines institutions financières qui seraient prêtes à accompagner l’Etat burkinabè dans cette démarche», confirme le secrétaire permanent du Pnades. «Mais tout est une question de la capacité de l’Etat à rembourser. Il faut nécessairement, que l’on relance ce mécanisme de recherche de financement, et aussi raviver le partenariat public-privé. Même si les partenaires avec lesquels nous avons des engagements arrivaient à donner satisfaction, toujours est-il qu’au niveau national, les fonds propres doivent être mobilisés pour pouvoir boucler l’enveloppe de la première phase du Pnades. Il y a l’espoir que nous avons de voir la part du budget de l’Etat augmenter de façon très significative. Là- dessus, nous avons des engagements forts au niveau du Conseil national de la transition pour lequel le Pnades est apparu comme un plan prioritaire et le ministère des Finances est appelé à en tenir compte».
Malgré le contexte de transition où les gros investissements sont mis en veilleuse, le Pnades a pu bénéficier de 5 milliards du budget de l’Etat pour poursuivre les chantiers entamés en 2014.
Avec le Pnades, les autorités publiques s’engagent à «faire de l’enseignement supérieur une priorité nationale et à assurer un avenir stable aux universités publiques». La réalisation des projets importants, jusqu’en 2013, est estimée à 1.126, 685 milliards de F CFCA, soit une moyenne de 113 milliards par an. Sur la période 2014-2017, le montant de la première phase du Pnades est de cinq cent quatre-vingt-neuf milliards cent quatorze millions sept cent soixante-quinze mille (589.114.775. 000). Sur ce besoin de financement, l’Etat s’engageait à apporter les 75%.
Christian KONE


Pilier de la Scadd 2

Même si l’axe 2 de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (Scadd) porte sur la consolidation du capital humain et la promotion de la protection sociale, certains bailleurs de fonds sont bloqués dans leurs intentions de financement, du moment où l’enseignement supérieur n’est pas clairement identifié comme un pilier à part entière dans ce document de référence autour duquel ils s’alignent. La Bad et la Banque mondiale sont intéressées à inscrire des portefeuilles au profit de l’enseignement supérieur dans la prochaine Scadd 2016-2020, si l’Etat donne la priorité à ce secteur. Le gouvernement burkinabè a pris l’engagement d’aller dans ce sens, afin de répondre à l’une des recommandations de la table ronde et de marquer la volonté politique réelle de tirer l’enseignement supérieur vers le haut en mobilisant les financements conséquents indispensables à la mise en œuvre de l’ambitieux Pnades.


01

– Banque mondiale : 63 millions de dollars Us (31, 5 milliards de FCFA)
– Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) : 9 millions de dollars Us (4, 5 milliards FCFA)
– Fonds Opep pour le développement international (Ofid) : 14 millions de dollars Us (7 milliards de FCFA)
– Banque islamique de développement (Bid) : 12,1 millions d’euros (7,9 milliards de FCFA).

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